La deuxième édition du Forum des pharmaciens, organisé ce samedi par le laboratoire Roche Algérie à Alger, évoque une problématique qui reste méconnue, pour ne pas dire ignorée, dans le milieu de la santé.
A savoir, la gestion des marchés publics par les pharmaciens hospitaliers. D’ou une session de formation technique au profit de ces derniers, 120 au total, participant à cette rencontre.
« C’est pour leur ouvrir les yeux sur certaines pratiques qui sont contraire au code des marchés publics. Souvent, les pharmaciens ne sont même pas conscients qu’ils s’adonnent à des pratiques non réglementaires.
Le code du marché public prévoit, par exemple, une commission pour le contrôle et la notation des produits acquis or, dans la pratique courante, c’est le chef de service qui est chargé de cette mission alors que ce n’est pas son rôle », indique la chef de bureau des marchés au ministère des Finances, Latifa Lamhène.
D’après elle, les cahiers des charges pour l’acquisition des médicaments hospitaliers sont élaborés seulement par des gestionnaires administratifs alors que, dans le code des marchés publics, il est stipulé que les services publics, les médecins et les pharmaciens, doivent être impliqués.
« Les souscripteurs ne sont pas consultés dans l’élaboration des commandes et se retrouvent avec des produits dont ils n’ont pas besoin. Ce qui pénalise et le souscripteur, et le patient et l’économie nationale », déplore-t-elle.
Le ministère de la santé, estime-t-elle, doit être impliqué dans l’élaboration de ces cahiers de charge car il y va de la santé des citoyens.
Cette rencontre, par ailleurs, consacre également un espace sur certaines maladies qui prennent de l’ampleur dans notre pays. Les experts déplorent notamment que 80% des cas de cancer bronchique sont incurables, en raison de diagnostics tardifs.
L’Algérie enregistre 3500 nouveaux cas/an de cancer bronchique, dont 1.5 million en sont victimes dans le monde. « Nous œuvrons afin que les patients algériens bénéficient des traitements anticancéreux les plus innovants et améliorer ainsi la qualité de vie des patients algériens », assure la directrice marketing du laboratoire Roche, Maissa M’hamsadji.
Parmi aussi les maladies sur les lesquelles les spécialistes se pencheront lors de ce forum, l’hémophile qui touche 2400 patients algériens dont 1985 atteints de l’hémophilie A et la sclérose en plaque qui affecte 1200 personnes/an, soit 15 000 cas recensés dans notre pays à ce jour.
KM