Le Syndicat national des praticiens d’officine (Snapo), s’est opposé fermement, par la voix de son vice-président, Dr Slama Khelifa, au rattachement de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) sous la tutelle du ministère de l’industrie pharmaceutique.
Dans une déclaration au quotidien El Watan, le vice-président du Snapo, a indiqué que « le secteur pharmaceutique a toujours été indissociable des missions et attributions du ministère de la Santé, qui est le seul habilité à tracer les stratégies de santé publique et de veiller à la réalisation de ses objectifs ».
Pour le Dr Slama Khelifa, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) confie des missions ayant trait au domaine pharmaceutique et à la sécurité sanitaire à l’ARP (Autorité de réglementation pharmaceutique) qui, elle-même, est placée, selon les orientations et recommandations de l’OMS, sous l’autorité du ministère chargé de la Santé. « L’OMS définie clairement que l’autorité politique concernée au sein de l’Etat par la mise en fonction de l’ARP, est le ministre en charge de la Santé. L’ARP équivaut, chez nous, à l’ANPP», a-t-il souligné.
Khelifa s’est demandé, à ce propos, «pourquoi l’Algérie devrait faire exception aux recommandations de l’OMS ? » Pourquoi devrait-elle aussi déroger à une règle universelle ? Pourquoi encore devrait-elle faire fi à sa propre réglementation, en l’occurrence : la loi sanitaire 18-11 qui place l’Agence sous la tutelle du ministère de la Santé ?».
Le syndicaliste a affirmé que le Snapo a saisi, ce samedi, le président de la République sur cette «entorse à la loi sanitaire».
Il n’a pas manqué aussi d’évoquer un conflit d’intérêts flagrant dans cette affaire, en estimant que si l’ANPP est mise sous la tutelle du ministère de l’Industrie pharmaceutique, « ceci va inévitablement la placer sous la dominance des firmes pharmaceutiques. Elle devra appliquer les consignes dictées par cette industrie et sera en situation de dépendance vis-à-vis des firmes pharmaceutiques ».