Les opérateurs Algérie Télécom (AT), Algérie Télécom Mobile (Mobilis) ainsi qu’Optimum Télécom Algérie (OTA), ont été retenus jeudi à Alger, pour la fourniture du Service universel des télécommunications (SUT), permettant aux populations des zones enclavées d’accéder à la téléphonie mobile et fixe ainsi qu’Internet.
L’annonce des résultats des soumissions s’est déroulée au siège de l’Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT), ayant lancé l’appel à concurrence, en présence notamment de la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), Houda-Imene Feraoun, du directeur général de l’ARPT, Mohamed Toufik Bessaï, ainsi que des responsables des opérateurs concernés. A l’issue d’une évaluation technique et financière des offres, le président de la commission d’évaluation ad hoc, Mohamed Djamaï, a indiqué que celle-ci a jugé recevables celles émises par les opérateurs retenus, car considérées comme étant les « moins disantes », alors qu’a été disqualifiée la soumission du 4ème opérateur en lice, Wataniya Télécom Algérie (WTA), étant la « plus disante ».
Les soumissions des quatre opérateurs ont concerné deux catégories, la première ciblant les régions totalement dépourvues de couverture en communications et télécommunications, tandis que la seconde catégorie est inhérente aux zones couvertes en téléphonie mobile (GSM) seulement. Les opérateurs retenus seront ainsi chargés, dans un premier temps, d’offrir le service global au niveau de 97 régions parmi les plus enclavées du pays, majoritairement dans le Sud, en plus des Hauts Plateaux ainsi que des localités frontalières, et ce, au profit d’un total de plus de 220.000 habitants. M. Djemaï a précisé que les opérateurs retenus ont un délai de 10 jours, à compter de la notification de ces résultats, pour se présenter au siège de l’ARPT et finaliser leur cahier des charges.
Plus de 1,3 million d’habitants concernés
De part leur éloignement et isolement géographiques et avec une population inférieure à 2.000 habitants, ces régions n’étaient pas considérées par les opérateurs comme étant « économiquement rentables », d’où l’absence, totale ou quasi entière, du service global. L’introduction du SUT s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement d’assurer, entre autres, un « développement durable et équilibré » pour l’ensemble des régions du pays et le « renforcement des pôles industriels dans le domaine des télécommunications ainsi que « l’amélioration du cadre de vie des citoyens », a déclaré Mme Imène Feraoun, exprimant sa « satisfaction » quant au processus de désignation des opérateurs en question.
Faisant savoir qu’à terme, ce service concernera plus de 1,3 million d’habitants, elle s’est également réjouie de l’impact de celui-ci sur le rendement du système éducatif, de même qu’il contribuera à la création d’une « nouvelle dynamique » pour ces régions, en faisant profiter des milliers d’usagers des avantages offerts par les TIC. La ministre a, par ailleurs, fait savoir, qu’une « évaluation périodique » de ce programme-pilote sera assurée en vue de situer les « difficultés » auxquelles pourront faire face les différents intervenants et ce, dans la perspective du lancement, dans le futur, de projets similaires.
En décembre 2015, les quatre opérateurs avaient soumissionné pour le SUT, qui préconise de « mettre à la disposition de chaque habitant, indépendamment de sa localisation géographie et de son statut social, les moyens d’accès aux services de télécommunications de base et plus partiellement d’accès à internet à des prix abordables ».