Dans une lettre adressée au Chef du Gouvernement tunisien, Slim Othmani s’élève contre la concurrence déloyale consacrée par l’application sur le terrain de la taxe de 25% sur les boissons et jus de fruits qui s’apparente, selon lui, à « un droit de douane déguisé qui contrevient à tous les accords de libre échange que la Tunisie a signés ».
Le droit de consommation intérieur de 25% institué par la Tunisie pour les boissons et jus de fruits continue de faire des vagues. L’accord de libre-échange conclu entre l’Algérie et la Tunisie en 2014 n’a pas réglé le problème de cette taxe discriminatoire à l’égard des produits algériens puisque l’on continue de l’appliquer aux seuls produits algériens et on « ferme les yeux quand il s’agit de producteurs Tunisiens », selon Slim Othmani, le Président du Conseil d’administration de NCA-Rouiba.
Cet opérateur algérien dont la société est cotée à la Bourse d’Alger qui a tenté des opérations d’exportations vers la Tunisie après l’entrée en vigueur de l’accord de libre échange entre les deux pays a eu à subir l’effet discriminatoire de la taxe qui renchérit de facto ses produits face aux produits locaux. C’est pourquoi il est allé jusqu’à attirer l’attention du Gouvernement tunisien sur « l’injustice subie par les produits Algériens lors de leur importation en Tunisie ».
Dans une lettre adressée au Chef du Gouvernement tunisien, Slim Othmani s’élève contre la concurrence déloyale consacrée par l’application de cette taxe sur le terrain, qui s’apparente, selon lui, à « un droit de douane déguisé qui contrevient à tous les accords de libre échange que la Tunisie a signés ».
Une instruction verbale datant de l’ancien régime
M. Othmani précise que « ce droit de consommation est aussi, en vertu des textes, applicable aux producteurs Tunisiens ». « Malencontreusement, nous apprenons que par une instruction verbale datant de l’ancien régime, il est demandé à l’administration de fermer les yeux sur cette taxe quand il s’agit de producteurs Tunisiens », a-t-il relevé. Et d’ajouter : « Même si la loi de finance 2015 est venue confirmer l’application de cette taxe dans le secteur des boissons, les producteurs locaux continuent malgré tout de ne pas s’en acquitter ».
Le Président du Conseil d’administration de NCA-Rouiba est allé à la rencontre de l’administration Tunisienne, « avec l’appui et le soutien de l’administration Algérienne ». Malheureusement ces diverses rencontre « n’ont à ce jour pas réussi à stopper cette concurrence déloyale et cette désobéissance fiscale, pratiques d’un autre temps ».
Se tenant disposé « à fournir tous les éléments d’appréciation justifiant le bien fondé de notre lettre », M. Othmani ne réclame, « ni plus ni moins, que l’application stricto sensu de la loi ainsi que le respect de l’accord de libre échange qui lie nos deux pays frères ».