L’ancien vice-président à la division construction de SNC-Lavalin est emprisonné depuis près de 2 ans et demi en Suisse, « un record de durée pour une détention préventive ».
Actuellement détenu en Suisse suite à des enquêtes menées contre lui par les autorités de ce pays depuis mai 2011, l’ancien vice-président à la division construction de SNC-Lavalin, Riadh Ben Aïssa, pourrait être extradé vers le Canada où un mandat d’arrêt pèse également contre lui. La justice canadienne l’accuse de fraude, de complot pour fraude et de blanchiment d’argent. Poursuivi pour corruption de fonctionnaire étranger, de gestion déloyale, d’escroquerie et de blanchiment d’argent en lien avec des pots-de-vin qui auraient été versés par SNC-Lavalin pour obtenir des milliards de dollars de contrats en Libye sous le régime Kadhafi, Riad Benaissa aurait orchestré le transfert d’une somme de 22,5 millions de dollars dans le compte d’une société-écran aux Bahamas. Les enquêteurs soupçonnent que cet argent a servi à corrompre des fonctionnaires québécois, en particulier Arthur Porter, l’ex-directeur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), pour que SNC-Lavalin obtienne l’important contrat de construction du nouvel hôpital. Rappelons que l’ex-président de SNC-Lavalin, Pierre Duhaime, fait face aux mêmes accusations.
Selon les médias Radio-Canada, la Radiotélévision Suisse et CBC, Riadh Ben Aïssa aurait conclu un accord avec la justice suisse dans lequel il reconnaît sa culpabilité à plusieurs accusations portées contre lui dans ce pays. « Cette entente à l’amiable ouvrirait la porte à son extradition vers le Canada», soulignent ces sources médiatiques. Cette décision du tribunal suisse met fin aux appels de Riadh Ben Aïssa qui contestait les demandes d’extradition du Canada. Le ministère canadien de la Justice a demandé son extradition le 24 janvier dernier.
En Suisse, Ben Aïssa avait mis sur pied des sociétés-écrans dans des paradis fiscaux, dont les comptes bancaires se trouvaient en Suisse. Ces compagnies étaient utilisées par SNC-Lavalin officiellement comme agents commerciaux pour aider l’obtention de contrats en Libye. Les enquêteurs suisses avaient des preuves indiquant que ces sociétés avaient servi à verser des dizaines de millions de dollars en pots-de-vin au fils du dictateur libyen, Saadi Kadhafi. La preuve indiquait également que Riadh Ben Aïssa avait lui-même gardé une quarantaine de millions de dollars. Il a été arrêté en avril 2012.