Après la réunion des preuves sur l’implication de l’ex PDG d’Eni Paolo Scaroni dans l’affaire de corruption internationale, éclaboussant sa filiale Saipem en Algérie, et l’élargissement des bancs des accusés ces derniers mois, le parquet de Milan demande le transfert de Scaroni devant le Tribunal.
Les procureurs de Milan ont demandé le renvoi au procès de l’ex-numéro un d’Eni, Paolo Scaroni, et sept autres personnes pour les pots de vin versés à l’Algérie entre 2007 et 2009, d’environ 198 millions de dollars, ont rapporté ce jeudi des médias italiens.
La demande des procureurs milanais concerne Eni et sa filiale Saipem, inculpées en vertu de la loi 231 de 2001 qui prévoit la responsabilité administrative des entreprises pour des crimes commis par les administrateurs, ajoutent les mêmes sources sans préciser la date du procès. Pour rappel, c’est seulement à la mi-janvier dernier que les procureurs de Milan avaient fermé l’enquête sur Scaroni et sept autres gestionnaires dans le groupe pétrolier ENI et sa filiale Saipem.
A la même période, une mise sur écoute entre l’ancien Pdg d’Eni Paolo Scaroni et Corrado Passera, ancien ministre du Développement Economique dans le gouvernement de Matteo Renzi, révélant l’implication de ce dernier dans cette affaire de corruption internationale, avait fuité dans la presse italienne. Cette affaire, qui tient son origine de certaines rumeurs répandues en 2013, avait agité le parlement italien et le parti de Corrado Passera Italia Unica, fondé en février 2014.
Une réunion à Paris entre Khelil, Bedjaoui et Scaroni
Un mois plutôt, l’ancien directeur de Saipem Contracting Algérie, Tullio Orsi, a apporté les « enregistrements de preuves », qui matérialisent ses témoignages contre Paolo Scaroni, suite à la demande du juge d’instruction de Milan, Alfonsa Ferraro. Ces enregistrements attestent la tenue d’réunion entre Scaroni, l’ex-ministre algérien de l’Énergie, Chekib Khelil et le courtier Farid Bedjaoui, dans un hôtel à Paris, selon les médias locaux.
Agissant sur l’ordre d’une commission rogatoire en suisse, le parquet de Milan avait ouvert en septembre dernier, une enquête sur la société de Paolo Scaroni « The Paolo Scaroni Trust », par laquelle la somme de 197 millions d’euros aurait transité entre 2007 et 2010, à Pearl Parteners basée à Hong Kong et dirigée par Farid Bedjaoui, qui est sous un mandat d’arrêt de l’Interpol depuis le mois d’avril 2014.
A coté de Paolo Scaroni, la justice milanaise enquête avec le président de Saipem Pietro Tali, le directeur des finances de Saipem puis de Saipem Eni, Alessandro Bernini, le responsable d’Eni pour l’Afrique du Nord, Antonio Vella, l’ancien dirigeant de Saipem Contracting Algérie Tullio Orsi ; et Pietro Varone, alors directeur de la division d’Ingénierie et de Construction en Algérie, ainsi qu’avec les deux intermédiaires algériens Fardi Béjaoui et Samir Ouraied.