Le groupe public Sonelgaz fait du marché libyen une priorité dans son projet de déploiement à l’international.
En effet, après avoir conclu, en décembre dernier, un mémorandum d’entente avec l’opérateur libyen Gécol, le Groupe Sonelgaz entame des investissements en Libye voisine. « Une démarche qui met les jalons d’une véritable coopération énergétique entre les deux pays et entre les deux entreprises du secteur », estime Chahar Boulakhras, Pdg du Groupe Sonelgaz, questionné, ce lundi, dans l’Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne.
La présence effective de Sonelgaz en Libye est un choix stratégique, affirme le Pdg du Groupe. « Cela concrétise d’abord la stratégie globale du pays, ensuite la vision stratégique de Sonelgaz d’aller à l’international et puis, il s‘agit d’une concrétisation opérationnelle des recommandations du dernier Forum d’Affaires algéro-libyen, tenu le 29 mai dernier. »
Pour Chahar Boulakhras, « Cela consolide également l’accord de partenariat, signé en décembre 2020, entre Sonelgaz et Gécol à travers un mémorandum d’entente. »
« Aujourd’hui nous avons déjà des interconnexions avec le Maroc et la Tunisie. Sur proposition du Groupe Sonelgaz, la décision de connecter l’Algérie à la Libye vient d’être prise lors de l’Assemblée générale du Groupe Sonelgaz, tenue le 31 mai dernier », explique-t-il.
Néanmoins, Chahar Boulakhras précise qu’il s’agit de réaliser entre 520 et 530 km de connexion pour relier les deux pays, de Hassi Messaoud à Ghadamès, en Libye. « Un projet complexe et qui nécessite d’importants capitaux », commente le Pdg de Sonelgaz. « Les études de faisabilité ont été lancées et avancent à bonne cadence. Les mécanismes de financements sont graduellement mis en place. C’est un projet qui prendra deux à trois ans », annonce-t-il.
La visite du Pdg de Sonelgaz, la semaine dernière, en Libye a été fructueuse. « Ce projet d’interconnexion est un projet à moyen terme, mais nous avons aussi des projets à très court terme. Une décision a été prise, lors de notre visite, de renforcer la flotte de l’entreprise libyenne Gécol de turbines mobiles de plus de 265 mégawatts à partir du mois de juillet, car la Libye souffre encore de problèmes de délestages récurrents.
La collaboration entre les deux entreprises, Sonelgaz et Gécol, se confirme. « Une équipe d’une trentaine de techniciens, d’ingénieurs et d’experts de Sonelgaz travaille en Libye sur différents segments : le réseau haute-tension, la numérisation, la maintenance des centrales, la fourniture d’équipements et de pièces de rechanges algériens.» Mais le Groupe Sonelgaz voit plus loin. « Cet important projet permettra non seulement d’augmenter les échanges énergétiques entre les deux pays mais aussi, de consolider la vision d’aller vers des interconnections en Afrique du nord, en Afrique subsaharienne, en méditerranée et vers les pays arabes, parce que la Libye est connectée avec l’Egypte qui ouvre la porte à la Jordanie.
Selon l’invité de la rédaction, l’Algérie dispose d’importantes capacités de production d’électricité ce qui lui permet de penser à exporter cet énergie.