Le groupe Stellantis poursuit sa stratégie d’ancrage industriel en Algérie avec la signature, le 9 décembre 2024, d’un accord majeur avec Sarel Industrie. Cette collaboration marque l’intégration du cinquième sous-traitant local pour l’usine Fiat d’Oran, spécialisé dans la production de composants en plastique.
La démarche de Stellantis traduit une ambition de reconstruction du tissu industriel automobile algérien. En nouant des partenariats locaux stratégiques, le groupe vise à établir un écosystème de production compétitif, capable de répondre aux exigences de l’industrie moderne et de générer une valeur ajoutée significative.
L’usine Fiat d’Oran se positionne comme un point focal de cette stratégie, transformant progressivement son modèle de production vers une intégration maximale des ressources locales. La fabrication de composants en plastique par un sous-traitant algérien représente une étape significative dans cette transformation.
Le partenariat avec Sarel Industrie vise à répondre à des enjeux structurels majeurs pour l’industrie automobile algérienne. Il s’agit de faciliter un transfert significatif de technologies et de compétences techniques, tout en créant des opportunités d’emplois dans un secteur en pleine mutation.
Parallèlement, cette collaboration permettra de réduire progressivement la dépendance aux importations et de construire un écosystème industriel plus intégré et résilient, capable de générer une valeur ajoutée locale substantielle.
Économie algérienne : état des lieux et obstacles au développement
Le contexte économique algérien présente des particularités complexes. Malgré des atouts nombreux – position géographique avantageuse, infrastructures, énergie disponible, coûts salariaux compétitifs – le pays peine à diversifier son économie, historiquement centrée sur les hydrocarbures.
Les réformes économiques successives, notamment depuis 1988, ont été freinées par des contraintes réglementaires. La règle du 49/51 limitant la participation étrangère, les procédures administratives lourdes et le manque de flexibilité ont, souvent, découragé les investissements internationaux.
L’initiative de Stellantis illustre la nécessité de repenser les modèles de développement industriel. Contrairement aux pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, l’Algérie n’a pas encore pleinement réussi à créer un environnement propice à l’innovation et à la production manufacturière diversifiée.
Le secteur privé, malgré son potentiel, reste confronté à des obstacles bureaucratiques significatifs. L’accès aux financements, les autorisations administratives et le manque de reconnaissance institutionnelle persistent comme des freins au développement économique.
L.N