Pas moins de 34 sites ont été identifiés à travers le pays pour la construction de nouveaux barrages, offrant une capacité totale de près d’un milliard de mètres cubes. Cette initiative vise à collecter les eaux de surface issues des pluies et des inondations, afin de les exploiter pour répondre aux besoins en eau potable et en irrigation agricole, renforçant ainsi la sécurité hydrique et le développement du secteur agricole.
Ces annonces ont été faites par le ministre des Ressources en eau, Taha Derbal, dans une réponse parlementaire datée du 14 novembre dernier. Selon le ministre, le gouvernement a pris des mesures pour faire face à la sécheresse qui frappe l’Algérie, notamment en optimisant l’exploitation des eaux pluviales et des inondations, souvent perdues faute d’infrastructures adaptées.
Une stratégie nationale pour développer les infrastructures hydrauliques
Le ministre a indiqué que son département a élaboré un plan national ambitieux pour renforcer les infrastructures hydrauliques. Celui-ci comprend 31 études prêtes pour la construction de barrages réparties sur 16 sites dans l’est du pays, 9 dans le centre, et 6 dans l’ouest. Cette stratégie repose sur l’utilisation des eaux de surface grâce à la réalisation de projets visant à maximiser la collecte des ressources hydriques.
À ce jour, l’Algérie dispose de 81 barrages d’une capacité totale d’environ 9 milliards de mètres cubes, auxquels s’ajoutent 5 autres barrages en cours de construction, représentant une capacité supplémentaire de 300 millions de mètres cubes. Le secteur planifie également des études supplémentaires pour de nouveaux barrages, prêts à être réalisés dès que les conditions financières le permettront.
En outre, le pays compte plus de 600 retenues collinaires, principalement dédiées à l’irrigation agricole, avec une capacité totale de 261 millions de mètres cubes. Dans le cadre de ses efforts pour une gestion durable des ressources hydriques, le ministère a également finalisé 159 études concernant des petites retenues et des barrages de moindre envergure.
Objectif 2030 : 95 barrages et 750 retenues collinaires
Le ministre Derbal a précisé que la stratégie nationale ambitionne d’atteindre, d’ici 2030, un total de 95 grands barrages, pour une capacité de stockage de 12 milliards de mètres cubes, ainsi que la construction de 750 retenues collinaires et de petits barrages, offrant une capacité supplémentaire de 350 millions de mètres cubes. Ces projets devraient être intégrés dans les prochaines lois de finances, assurant ainsi leur financement et leur réalisation.
Ce programme vise à surmonter les défis liés à la sécheresse, en assurant un approvisionnement continu en eau potable et en soutenant les besoins en irrigation agricole, essentiels pour la sécurité alimentaire et la durabilité du développement.
Des préoccupations parlementaires sur la gestion des eaux
Un député a interpellé le gouvernement sur les mesures prévues pour éviter le gaspillage des eaux de surface, notamment en période de pluies abondantes. Il a souligné l’insuffisance des infrastructures actuelles pour stocker ces ressources, alors que l’Algérie, pays vulnérable à la sécheresse, fait face à des défis croissants en matière d’approvisionnement en eau potable et de production agricole.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté de répondre aux attentes des citoyens et de garantir la souveraineté hydrique, tout en renforçant la résilience de l’Algérie face aux aléas climatiques.