Subventions en 2023 : la fin du soutien de l’Etat aux produits de base n’est pas pour demain - Maghreb Emergent

Subventions en 2023 : la fin du soutien de l’Etat aux produits de base n’est pas pour demain

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Le système de subventions des produits de base a encore de l’avenir en Algérie. Le projet de loi de finances (PLF) 2023, a alloué un budget de 38,5 milliards de dinars pour la subvention du sucre blanc et de l’huile raffinée, selon les déclarations jeudi, du ministre du Commerce Kamel Rezig, devant la commission financière et du budget de l’APN.

Après que l’Algérie ait décidé de tourner le dos aux subventions généralisées des produits de base, dans la Loi de finances 2022, ce système qui existe depuis les années 1960, persiste. La mouture de la Loi de finances de 2023, assure belle et bien, la continuité. Le gouvernement semble avoir du mal à rompre avec le soutien de l’Etat aux produits et services de base (pain, semoule, sucre, huile, eau, électricité, gaz, transports…).  

Et pourtant, la Loi de Finances 2022, comprend un article portant révision de la politique des subventions publiques à travers un mécanisme national. Une décision prise par les pouvoirs publics, après que l’économie algérienne ait été frappée de plein fouet par la pandémie et la chute des prix du pétrole. Une situation qui a vu les réserves de change du pays fortement chutées, notamment à cause de la baisse des recettes des hydrocarbures.

Reportée à plusieurs reprises, l’Etat a toujours souhaité réduire sa politique sociale des subventions généralisées. Une politique qui coûte au trésor public jusqu’à près de 10 % du PIB.

Quid de la Commission chargée de la révision des subventions ?

En avril 2022, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale, “la constitution, vers fin mai, d’une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques”.

Elle sera chargée de mettre en œuvre le passage de subventions généralisées vers des subventions orientées vers les véritables bénéficiaires, et ce, avec l’association de l’ensemble des parties prenantes.

Cette commission est censée regrouper des représentants de “l’Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée, selon le Président Tebboune.

Mais il est forcé de croire, que tous ces dispositifs risquent de stagner dans leur aspect théorique. L’article 188 de la LF 2022, indique que ce mode de subvention entrera en vigueur après la mise en place d’un « dispositif national de compensation monétaire directe ». Il est également mentionné que ce mécanisme national « ne rentrera en vigueur qu’après examen du Parlement, sous forme d’un projet de loi, des résultats obtenus par le dispositif national mis en place ».

Beaucoup d’étapes à franchir, mais à ce jour, rien ne semble être fait pour poursuivre cette décision, pourtant actée dans une loi de finances. Une Loi qui sera vite dépassée à partir de l’année prochaine. La dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures ne fait que maintenir les mauvaises habitudes.

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