Selon l’ancien PDG de Sonatrach dans les années 1990, Nazim Zouioueche, le limogeage d’Abdelhamid Zerguine, serait dû probablement à un hiatus entre son discours et celui du ministre de l’énergie Youcef Yousfi à cause notamment de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
Nazim Zouioueche qui est passé ce mercredi sur Radio M pour évaluer les résultats du 4e appel d’offres pour l’exploration des hydrocarbures, pense que le limogeage d’Abdelhamid Zerguine à la veille de l’annonce des résultats d’un appel d’offres était très mal venu. D’autant, a-t-il souligné, qu’il n’a pas été expliqué. « Sonatrach n’est pas l’endroit où on prend des décisions comme cela, sur un coup de tête ! Enfin, je ne vois pas pourquoi. Aucune raison n’a été donnée pour expliquer son limogeage. En tout cas c’est incompréhensible ! Ce n’était pas le moment, surtout à la veille d’un appel d’offres », a-t-il déclaré. Et d’expliquer qu’« Alnaft (Agence Nationale pour la Valorisation des Ressources en Hydrocarbures, Ndlr), seule, ne peut rien faire et que c’est Sonatrach qui lui fournit les données géologiques et sismiques ».
Le PDG de Sonatrach, un fusible
Nazim Zouioueche a néanmoins interprété cette décision de limoger Zerguine par le hiatus entre son discours et celui du ministre de l’énergie Youcef Yousfi à cause de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. « En tant que PDG Zerguine connaît bien la réalité de la compagnie et peut-être qu’il a jugé qu’elle n’a pas les moyens de répondre à la sollicitation des politiques ou ce qu’ils lui avait demandé de faire n’est pas ce qui est bien de faire », a-t-il analysé. Et de qualifier cette sollicitation d’« équation à 36 inconnus » avant d’ajouter que « la responsabilité d’échec, si échec il y a, incombera plutôt aux responsables de Sonatrach qui sauteront comme des fusibles ». Rappelons que le gouvernement a opté pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels afin de compenser le déclin de la production des hydrocarbures conventionnels dont les recettes financent l’essentiel du budget de l’Etat et sa politique sociale. Un choix que Zerguine aurait gêné par ses déclarations ne cadrant pas avec celles du ministre Yousfi.
Hypothèses
Le limogeage d’Abdelhamid Zerguine, intervenu le 26 juillet dernier, continue à nourrir le débat public et chacun y va de son grain de sel. Dans une conférence de presse, Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs (PT), avait attribué ce limogeage aux ambitions hégémoniques du groupe ETRHB Haddad qui s’étendent désormais au secteur des hydrocarbures. D’autres « sources » du secteur de l’énergie, s’exprimant de manière anonyme, n’excluent pas cette hypothèse mais, estiment que Zerguine avait prêté le flanc de par son « immobilisme » et ses « boulettes » qui gênaient le gouvernement. Zouioueche, lui, l’attribue justement à son discours contradictoire avec celui du ministre de l’énergie par rapport à l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
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