Tout pays a eu à arbitrer entre trois usages de son gaz et de son pétrole : soit l’exportation, la réinjection ou la consommation locale, selon l’économiste et ancien ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou qui ne nie pas que l’Algérie ait choisi la voie de l’exportation en vue de maximiser les revenus des hydrocarbures.
Opter pour la maximisation des revenus quitte à sacrifier la réinjection de gaz nécessaire au maintien des plateaux de production. Telle était la devise du gouvernement du début des années 2000 et notamment sous la houlette de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil. Or, cette décision allait engendrer la déplétion du gisement de Hassi R’mel.
Interrogé sur le rôle de Chakib Khelil dans cette décision, dans l’émission Invité du Direct de Radio M, l’ancien ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou a laissé entendre que cette politique de maximisation des revenus au détriment de la pérennité des gisements, n’a pas été décidée par l’ex-ministre de l’Energie seul. « Je ne suis pas sûr que l’ancien ministre, M. Chakib Khelil, l’ait fait tout seul », a-t-il répondu, même s’il dit ne pas partager totalement le constat sur un arbitrage en faveur de la surexploitation des gisements.
La déplétion des gisements s’est accélérée durant les années où M. Khelil était à la tête du secteur de l’Energie, s’accordent à dire les analystes du secteur qui mettent en avant le non respect des taux de réinjection nécessaire au maintien du plateau de production notamment celui de Hassi R’mel. Une idée que Benachenhou ne récuse pas. « C’est possible, dit-il. Tout pays a eu à arbitrer entre trois usages de son gaz et de son pétrole : soit l’exportation, la réinjection ou la consommation locale. Des arbitrages qui doivent être efficaces, estime l’ancien ministre des Finances. Et de rappeler que la politique de réinjection c’est ce qui permet la durabilité des gisements et leur exploitation dans de bonnes conditions de coûts. Une question sur laquelle l’ancien ministre des Finances appelle à ouvrir le débat.
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