L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, a adressé ce mercredi un message, dans lequel il appelle l’armée nationale à « ne pas soutenir les institutions qui ne jouissent d’aucun soutien populaire ». Ceci, même si ces institutions « se trouvent dans un état constitutionnel stable et prévu pour des situations ordinaires et non exceptionnelles comme celles que nous traversons actuellement », a-t-il ajouté.
Dans son message publié sur le quotidien arabophone El Khabar, intitulé « la jeunesse du mouvement a maintenu la dynamique du changement », l’ancien diplomate explique, que « la légitimité de l’intervention de l’armée ne doit pas constituer une alternative à la légitimité populaire ».
Pour lui, l’intervention de l’armée doit être plutôt « un canal pour concrétiser cette légitimité par une réponse claire aux demandes populaires, à travers une lecture consciente et responsable de la réalité politique et des pressions de la conjoncture ».
Il a indiqué dans ce sens que « l’armée a joué un rôle important dans le maintien du caractère pacifique du mouvement populaire en évitant le recours à la violence ».
« L’institution militaire est connue pour sa discipline et son attachement à éviter toute ingérence directe dans les affaires publiques, mais elle doit, dans ce cas particulier, écouter les propositions des élites et des sages », a souligné Ahmed Taleb Ibrahimi.
L’ancien diplomate estime, dans son message, que « la solution efficace est de réunir les fondements des articles 7 et 8 de la Constitution, en fonction des interprétations disponibles, et ce, en considérant que le soulèvement populaire est un référendum sans ambages, et quelques articles de procéduraux qui permettront de transmettre le pouvoir par voie constitutionnelle ».
Pour rappel, Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour et le général à la retraite Rachid Benyelles, avaient lancé, le 18 mai dernier un appel dans lequel ils ont invité l’armée nationale à nouer un dialogue franc et honnête avec des représentants du mouvement populaire.