La taxe de séjour pour les étrangers intégrée dans la loi de finances complémentaire tunisienne entrera effectivement en vigueur le 1er octobre 2014, annonce le gouvernement. La Tunisie en crise lorgne une manne financière considérable, au risque de se mètre à dos plus d’un million de touristes algériens fidèles à la destination.
Les autorités tunisiennes persistent et signent. La taxe touristique sur tout ressortissant étranger quittant le territoire tunisien sera en vigueur dès le 1er octobre. Le ministère du Tourisme tunisien vient de le faire savoir une fois de plus mardi, en précisant que cette mesure est destinée à faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Les personnes concernées devront s’acquitter d’un timbre fiscal d’un montant de 30 dinars (13 euros environ). Elle sera payée sous forme de timbre fiscal, apposé sur le passeport ou sur tout autre document de voyage, qui est oblitéré par les services de la police à la sortie du voyageur.
La croissance du PIB tunisien a ralenti au deuxième trimestre 2014, atteignant 2% contre 2,8% à la même période de 2013, selon la Banque centrale. Des médias tunisiens ont rapporté que cette taxe a été décidée dans le but de générer des ressources supplémentaires pour le budget de l’Etat, des ressources estimées à 42 millions de dinars (MD) jusqu’à la fin 2014 et à environ 120 MD durant l’année 2015.
Instituée par l’article 36 de la Loi de finances complémentaire pour l’exercice 2014, cette taxe est applicable à toute personne non résidente au moment de quitter la Tunisie, quelle que soit sa nationalité, à l’exception des Tunisiens résidents à l’étranger.
Les appels à la suppression de la taxe ignorés
Les appels en vue de la suppression de cette taxe n’ont donc pas été entendus par le gouvernement tunisien. Outre les touristes algériens, nombreux à se rendre dans ce pays pour leurs vacances d’été, des voix tunisiennes se sont également élevées pour appeler à revoir cette taxe. En visite à Alger à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires tunisiens, la coordinatrice générale de la coordinatrice générale de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) Faten Zardi, qui regroupe également des hôteliers, a souhaité voir les autorités tunisiennes à revoir cette disposition qui risque d’avoir des incidences sur l’économie locale. « Les touristes algériens sont très importants pour nous car il font partie de notre économie. La mise œuvre de cette mesure risque de décourager les algériens ce que nous ne souhaitons pas», a-t-elle dit.
Pour sa part, le directeur de la représentation commerciale tunisienne en Algérie, Riadh Bezzarga, s’est dit incapable de dire si cette taxe allait être appliquée sur les ressortissants algériens ou non. Il souligne toutefois que : « Tout ce que je sais c’est que la dernière fois que j’ai rencontré la Directrice générale de l’Office tunisien du tourisme (Wahida Jaiet), à Alger au mois de juillet dernier, elle m’a dit que la taxe ne concerne pas les algériens, c’est la dernière information officielle dont j’ai connaissance jusque-là.