Le torchon brûle entre des travailleurs et l’administration du groupe Tonic Industrie.
Selon le quotidien El Watan, qui cite une pétition signée par les travailleurs du service d’intervention, de secours et de prévention des sinistres, les salariés de l’ancien leader national de l’emballage ont protesté « contre les agissements de la direction jugés contre les intérêts de l’entreprise et les droits des employés ».
Des sapeurs-pompiers, détachés de la protection civile, du groupe Tonic Industrie ont « dénoncé une campagne de licenciements des chefs de service et de groupe ainsi que le non-versement de salaires depuis près de 7 mois », écrit El watan dans son édition de ce lundi.
Samir Mokadem chef de service d’intervention technique, a témoigné que « sur les 53 intervenants, tous détachés de la Protection civile, 7 cadres ont été relevés de leurs fonctions pour des raisons incomprises. Il s’agit de 3 chefs de service carrément licenciés et de 4 chefs de groupe suspendus de leur travail. Ainsi, les 46 travailleurs restants vont intervenir sans aucun encadrement si un incendie ou un autre risque majeur survient ».
Les réclamations des travailleurs de Tonic Industrie n’ont pas que des revendications sociales. Ils ont réclamé entre autres, la réparation du parc matériel roulant constitué de 7 camions incendie dont deux seulement sont fonctionnels. Même l’ambulance serait, selon ce courrier, en panne ». Mais aussi « leur dotation en nouvelles tenues non renouvelées depuis 2015 et la réparation des moyens de communication et de transmission ».
Un danger sur toute la région de Bousmail
Selon le témoignage des travailleurs au quotidien El Watan, « les réseaux d’incendie à l’arrêt n’ont pas fait l’objet de réparation faute de pièces de rechange nécessaires ». Cette situation, rappelons le, a lieu sur un site qui contient des substances toxiques.
Dans une correspondance envoyée à leur directeur général, les sapeurs-pompiers ont relevé que « cette situation entraîne la non-alimentation en eau des Robinets d’incendie armés (RIA) et par conséquent aucune lutte contre les débuts d’incendie ne sera introduite. Les extincteurs d’incendie sont vétustes et inutilisables. Comment procéder à l’extinction des incendies dans ce cas ? « Les sites Tonic Industrie Bou Ismaïl, Chaïba et unité de stockage 18 000 doivent faire l’objet de rénovation suite à leur état de détérioration ».
En plus du danger écologique et le risque d’une catastrophe majeur, le groupe Tonic Industrie baigne dans une crise financière, qui persiste depuis plusieurs années. Selon Nabila Aouchar, responsable de la communication du groupe Tonic Industrie, il y a un « besoin de 3 milliards de dinars pour renflouer ses caisses et préserver l’entreprise d’une faillite imminente. Sans cette somme nécessaire pour la relance de la production et le remboursement des dettes, les emplois de 1900 employés ».