Pour l’exercice 2013/2014, la compagnie aérienne Aigle Azur qui accumule des pertes, a vu son chiffre d’affaires reculer de 2,9%. Une situation qui l’a contrainte à restructurer son activité.
Selon un communiqué de presse annonçant ses résultats financiers pour l’exercice 2013/2014, la compagnie aérienne du magnat algérien Arezki Idjerouidène, Aigle Azur, a enregistré une baisse de 2,9% de son chiffre d’affaires qui s’est établi à 327 millions d’euros au 31 mars 2014, date de clôture de l’exercice. Un résultat dû à l’effondrement des recettes de sa liaison Paris-Moscou pour laquelle la compagnie assure 14 vols par semaine. Cette desserte a subi de plein fouet les conséquences de la crise ukrainienne. Ce qui a amené le management de la compagnie à envisager sa fermeture, annoncée dans le même communiqué de presse pour le 26 octobre prochain. « Ce résultat, au même titre que les perspectives de l’exercice en cours, ont été obérés par la baisse du chiffre d’affaires sur la ligne Paris-Moscou qui subit de plein fouet la crise ukrainienne. Cette situation, intenable pour la compagnie, nous amène à prendre la décision de suspendre cette desserte, une décision qui sera effective à compter du 26 octobre prochain », a indiqué Cédric Patsour, le PDG de la compagnie.
La compagnie se maintient grâce au marché algérien
Il convient néanmoins de noter que la compagnie créée en 1946 au lendemain de la seconde guerre mondiale a été reprise en 2001 par le groupe Gofast de l’homme d’affaires franco-algérien Arezki Idjerouidène qui la recentrée sur le marché nord africain, notamment algérien où elle se positionne désormais en concurrente sérieuse des compagnies Air Algérie et Air France. Et ce, avant qu’il ne cède près de la moitié de son capital (48%) à Hainan Airlines, quatrième compagnie aérienne chinoise, dans laquelle est présent au capital le milliardaire américain George Soros. L’objectif annoncé par la compagnie à l’époque était de profiter du réseau de cette compagnie chinoise, détenue par le groupe HNA que contrôle la province Hainan et qui compte 10 compagnies aériennes, afin de se réorienter vers le marché asiatique, le plus dynamique au monde en ce moment. Mais, cette association n’a toujours pas permis à Aigle Azur de sortir la tête de l’eau. Sur le plan opérationnel, l’exercice 2013/2014 a vu la compagnie transporter au total près de deux millions passagers (1,967 million), soit 3,5% de plus que l’année précédente, améliorant de près de quatre points son coefficient de remplissage, passé de 65,4% à 69,1%. La destination Algérie représente 80% du plan de vol d’Aigle Azur qui dessert 25 destinations dont 10 aéroports algériens et assure 300 vols réguliers. Elle réalise ainsi le gros de son chiffre d’affaires grâce cette destination. Pendant la période estivale qui connait une importante demande de la communauté algérienne en France sur les vols à destination de l’Algérie, 278 vols sur les 344/semaine qu’a eu à assurer la compagnie étaient, en effet, au départ ou à destination d’aéroports algériens.
Pertes légèrement réduites
L’amélioration de son coefficient de remplissage ne l’a pas aidée à réduire la perte nette que de deux millions d’euros, passant de 9,6 à 7,6 millions d’euros. De même que l’activité de fret, peu développée en Algérie, son plus gros marché, n’a pas atteint un seuil qui pourrait donner un élan de dynamisme à la compagnie. Aigle Azur qui commercialise les capacités de soutes disponibles sur ses vols réguliers propose aussi des affrètements complets (général cargo, matière dangereuses ou périssables, etc.) sur les destinations Algérie, Mali, le Portugal et la Russie. Le chiffre d’affaires du département fret était de 2,6 millions d’euros en 2012. La compagnie dispose d’une flotte composée de 7 Airbus 320 d’une capacité de 174 sièges et d’un volume de soutes de 37m3 chacun et de 4 Airbus 319 d’une capacité de 144 sièges et d’un volume de soutes de 27m3 chacun.
