Le collectif et think tank algérien, Care, engage une série de réflexions sur la transition économique, alors que l’Algérie se retrouve à un carrefour crucial de son histoire.
Le premier rendez-vous de cette démarche stratégique, vient d’être abrité par l’hôtel Sofitel, à Alger, ce 12 juin. Les expériences tchèque, polonaise et hongroise ont été, tour à tour, exposées à une assistance formée de chefs d’entreprise algériens, d’experts et économistes mais également d’une brochette d’ambassadeurs, notamment ceux des pays objets de cette rencontre qui sera certainement suivies d’autres.
Les orateurs, à savoir Árpád Kovács, diplômé de l’université de Technologie de Budapest, Bronisław Wildstein, diplômé de l’université de littérature de Cracovie et Tomas Sedlacek, philosophe de l’économie ont relaté les différents parcours de ces pays de l’est qui se sont détachés de l’ex-bloc socialiste drivé par l’ex-Union soviétique. Dans le processus d’évolution vers une économie de marché tel que décrit, la question du modèle de transition à adopter a particulièrement été abordée.
« La transition de choc » a été un thème récurrent lors des prises de paroles. Cette « thérapie de choc » permettant le saut salutaire dans l’univers occidental a été louée pour ses vertus, dont celle de permettre une transition rapide, contrairement à la « transition graduelle » laquelle pourrait souffrir d’un brusque retour de manivelle, voire d’avortement.
Les conférenciers ont alors détaillé que la motivation des populations des pays fraîchement libérés du joug socialiste, était l’ingrédient principal qui a concouru au succès de la migration vers un modèle économique, dont la feuille de route était certainement édictée par l’Union européenne (UE).
L’on a alors souligné l’importance de « l’acceptabilité par la population de s’engager dans une transition de choc ». C’est-à-dire l’adhésion massive et inconditionnelle de la population d’aller vers cette transition. L’expérience hongroise, a pour sa part, été remarquable en cela qu’elle a permis d’attirer des IDE (Investissements directs étrangers) qui ont participé à une transition économique qualitative de l’économie hongroise, surtout que ces même investissements ne sont pas tombés dans l’escarcelle de quelques oligarchies locales.
Loin de livrer un modèle clé en main à appliquer sur le terrain algérien, cette rencontre initiée par le Think Tank algérien ouvre plutôt des pistes de réflexion sur les voies et moyens capables de dégager un horizon serein pour l’économie et la société algériennes. Nombre d’observateurs et de spécialistes demeurent en effet sceptiques quant à la pertinence des expériences des trois pays européens telles que décrites, invoquant en cela la proximité de ces mêmes pays avec l’Union européenne et l’ascendant de cette dernière sur leur destin. Un schéma difficilement applicable à l’Algérie qui a jusque-là tissé de puissants liens avec l’ex-URSS et actuelle Russie. Nous y reviendrons.