Habib Essid partira, ne partira pas ? Tout dépendra du vote de confiance prévu samedi prochain à l’ARP. Entre temps et en attendant la fin de la partie, l’invisibilité politique et le tâtonnement autour du Gouvernement d’Union Nationale pèsent sur l’environnement économique.
La formation d’un gouvernement d’Union Nationale est une initiative présidentielle qui a été lancée au mois de juin 2016 en réponse à une situation socio-économique préoccupante. Il va sans dire que la stabilité politique post élections présidentielle et législative a légèrement remonté la pente et a redonné confiance aux institutions de notation, et aux principaux partenaires de la Tunisie. Aujourd’hui et même si les indicateurs économiques clignotent au rouge et la situation devient de plus en plus alambiquée, l’invisibilité politique et l’incertitude ne peuvent que pénaliser les timides objectifs de croissance prévus cette année. S’agit-il d’un effet boomerang ?
La cote de Tunis plonge dans le rouge. La Bourse de Tunis subit les contrecoups de l’instabilité indiquée. Comme à l’accoutumée, le marché financier interagit avec son environnement extérieur. D’ailleurs, l’indice boursier Tunindex poursuit sa culbute. Impacté par la dépréciation du dinar, le retour des tensions inflationnistes, le creusement du déficit extérieur et le manque de visibilité, l’indice boursier s’est replié de 3,62% au mois de juin 2016 ramenant ses gains annuels à 4,91% contre 12,36% au terme de la même période de l’année dernière.
La contraction du volume des transactions est liée à la réticence des investisseurs. Selon le bulletin mensuel de la bourse de Tunis, les opérations de cession effectuées par les étrangers a atteint au mois de juin dernier un volume de 24715 millions de dinars contre des acquisitions de l’ordre de 6132 millions de dinars, soit un solde net négatif de 18583 MD contre un solde négatif de 6812 MD au mois de mai 2016. La part de la capitalisation boursière des étrangers est passée dès lors de 26,06% (mai 2016) à 25,81% (juin 2016).
La cote poursuit en juillet cette même tendance baissière. La semaine boursière du 18 au 22 juillet a été marquée par le fléchissement de 0,58% du Tunindex et de 0,28% du Tunindex des 20 valeurs les plus liquides.
Hormis l’impact de l’instabilité politique sur le marché financier, la situation de « stand by » ne peut pas stimuler les efforts déployés pour accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour sauver l’économie du gouffre. Nous restons dans l’expectative.
Un nouveau gouvernement-probablement- une nouvelle répartition des portefeuilles ministériels, de nouvelles promesses, de nouvelles priorités et une énième chance pour ramener l’économie nationale à bon port.