Les réserves en devises de la Tunisie ont progressé pour atteindre 141 jours d’importation, a confirmé jeudi le gouverneur de la Banque centrale tunisienne (BCT), Marouane El Abassi, lors d’une conférence de presse à Tunis.
Ces réserves en devises sont estimées à 21,2 milliards de dinars, soit environ 7,6 milliards de dollars.
Selon M. Abassi, cette augmentation, qualifiée de record, était due à plusieurs facteurs, notamment la politique monétaire menée par la BCT, la montée de la confiance dans le dinar tunisien ainsi que des facteurs mondiaux, dont la baisse du prix du baril de pétrole et le report de la saison du pèlerinage ayant permis d’assurer la stabilité des réserves en devises des banques.
« Le maintien de ce niveau respectable de réserves en devises, malgré un manque à gagner de 2,5 milliards de dinars au titre des recettes touristiques, est aussi expliqué par une nette baisse des importations, la réduction de la facture énergétique et une régression de la demande de devises dans le cadre de voyages », a commenté le chef de la BCT.
M. Abassi a par ailleurs évoqué la contribution dans cette performance de l’ouverture de bureaux de change, générant la collection d’environ un milliard de dinars (362 millions de dollars) dont une bonne partie provient du secteur informel.
Le gouverneur de la BCT a ajouté que la mise en service de quatre établissements de paiement électronique sera d’un grand apport dans la réduction de la circulation de la monnaie tunisienne et l’encouragement à l’utilisation des technologies modernes dans les transactions commerciales.
« Aujourd’hui, il est temps d’engager des réformes que nous jugeons indispensables et vitales pour la bonne relance et le bon fonctionnement de notre économie », a souligné M. Abassi.
Il a ajouté que « la Tunisie a toujours été contrainte à payer la facture d’un déficit de prise de décision, même en période pré-révolution (…) nous faisons face à une crise distinctive dont les répercussions seront d’envergure sur tous les secteurs d’activité, ce qui nous obligera à être plus solidaires, soutenir notre production nationale, limiter nos importations, exploiter rationnellement nos ressources et essayer de surmonter les problèmes qui piétinent un certain nombre d’activités, à commencer par le domaine du phosphate ».
« Nous devons mettre en place les édifices d’une bonne croissance, laquelle doit reposer sur des investissements productifs et impulsifs, sur une production renforcée et sur les exportations », sans oublier, a-t-il conclu, la priorité de « récupérer notre présence sur nos marchés classiques, la Libye et l’Algérie en particulier ».