Le déficit en pluviométrie enregistrée depuis le début de la saison d’automne inquiète. S’il vient à se poursuivre encore pendant deux semaines « c’est tout le secteur de la céréaliculture qui en subira les conséquences », estime le directeur général de l’Institut national des grandes cultures (INGC) Oussama Khriji dans un entretien à l’Agence TAP.
Le directeur général de l’INGC est catégorique : Le déficit pluviométrique actuel est estimé à 50% des quantités habituelles et la persistance du temps sec pourrait avoir un impact désastreux au niveau des grandes cultures, notamment au nord du pays. Il a rappelé, que ce déficit remarquable de pluies enregistrées en automne dans toutes les régions du pays a retardé le démarrage de la saison agricole notamment les grandes cultures.
Outre le retard enregistré dans les opérations d’ensemencement dans les régions du centre et du sud du pays, M.Khriji estime que les agriculteurs ayant déjà emblavé leurs terres, seront obligés de labourer et d’ensemencer à nouveau. Pour le directeur de l’INGC, vu le manque de pluies qui persiste, plusieurs superficies du centre et du sud risquent de rester en jachère au cours de cette saison. Il prévoit, dans ce sens, une baisse des surfaces consacrées aux grandes cultures pour cette saison, estimées à environ 1 million 450 mille hectares par le ministère de l’Agriculture. Les superficies emblavées annuellement sont estimées à 900 mille ha dans les régions du nord et 400 mille ha dans celles du centre et du sud.
La Tunisie mise beaucoup sur le secteur de l’Agriculture. Il prévoit un taux de croissance de 8% en 2015 contre 2,8% attendu en 2014, ce qui risque en cas de persistance du temps sec de compromettre cet objectif.
L’agrumiculture sauve la face
En dehors de la céréaliculture, la saison 2014/2015 se présente sous de bons auspices notamment pour l’agrumiculture. La saison agrumicole 2014/2015 a dépassé la barre de 440 mille tonnes contre 355 mille tonnes au cours de la saison 2013/2014, selon les estimations fournies par le groupement interprofessionnel des fruits (GIF) à l’Agence TAP.
Selon Mohamed Radhouani, directeur général du GIF, 50% de la production nationale des agrumes est de taille moyenne mais, acceptable sur les marchés tant local qu’international, alors que le reste sont de petite (25%) et de grande taille (25%).
Au plan variétés, la maltaise a progressé de 30% pour atteindre, au cours de cette saison, 157 mille tonnes contre 121 mille tonnes en 2013. Les clémentines ont, quant à elles, affiché une hausse de 70%, avec une production totale de 67 mille tonnes contre 40 mille tonnes en 2013. Pour les Thomson le volume de production a atteint les 94 mille tonnes.