Après de nombreux cafouillage sur l’application de la très contestée taxe de sortie de territoire pour les non-résidents, les nouvelles autorités tunisiennes ont décidé d’exonérer les Maghrébins de cette mesure.
Le Conseil des ministres, tenu, mercredi, au palais de Carthage sous la présidence de Béji Caid Essebsi, président de la République, a approuvé un projet de loi exonérant les maghrébins de la taxe de sortie, lequel sera ensuite, soumis à l’assemblée des représentants du peuple.
Cette taxe de 30 dinars à payer par les touristes quittant la Tunisie, instituée le 7 août 2014 par l’Assemblée nationale constituante (ANC), a suscité un tollé général auprès des touristes algériens nombreux à se rendre chez le voisin de l’est durant les vacances d’été, mais aussi de certains partis politiques et des collectifs de société civile en Tunisie.
Les Libyens nombreux à se rendre en Tunisie sont allés jusqu’à instituer le principe de la réciprocité. Une mesure refusée par l’Algérie qui considère que cette taxe « ne relève pas de mesures discriminatoires ou arbitraires » et qu’il ne fallait pas « l’appréhender sous l’angle de la réciprocité ». La taxe a été appliquée le mois de septembre avant de la reporter maintes fois en raison de la contestation qu’elle suscite auprès des populations des régions frontalières. Le parti au pouvoir du nouveau président tunisien a inscrit la suppression de cette taxe dans son programme électoral.
Contestation
Lors de la campagne électorale de novembre dernier, Béji Caid Essebsi avait promis de revoir cette mesure. Et les choses sont allées trop vite depuis le mouvement de contestation qui s’est enclenché ces derniers jours sur la frontière Est du pays. Les contestataires formulaient des revendications relatives à l’emploi et au développement, contestant par la même la l’imposition de la taxe de sortie aux non-résidents libyens. Le Conseil des ministres s’est penché alors sur la question en décidant de supprimer cette taxe au profit de tous les citoyens maghrébins, conformément à l’esprit de la charte du Grand Maghreb arabe signée en 1989.
Ainsi, les touristes non maghrébins continueront de payer cette taxe de sortie du territoire qui a été, pour rappel, introduite dans la loi de finances complémentaire 2014 par le gouvernement de Mehdi Jomaa pour renflouer les caisses de l’Etat.
Selon les estimations des autorités tunisiennes, cette taxe imposée devrait rapporter aux caisses de l’Etat tunisien 40 millions de dinars au titre de l’année 2014 et 120 millions de dinars en 2015.