Environ 77% des entreprises allemandes installées en Tunisie exigent plus de stabilité sociale et 69% demandent un allègement des procédures bureaucratiques, indique l’enquête annuelle de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie).
Les résultats de cette enquête montrent que 54% des entreprises totalement exportatrices allemandes et 76% des entreprises non totalement exportatrices ont des difficultés importantes avec les douanes tunisiennes. En outre, 62% des entreprises allemandes présentes sur le marché local déplorent des problèmes dans leur relation avec la Banque centrale de Tunisie (BCT). Elles rencontrent, aussi, des problèmes avec les municipalités, ajoute l’enquête. Martin Henkelmann, directeur général de l’AHK Tunisie, estime que »le taux des entreprises critiquant les obstacles bureaucratiques n’a jamais été aussi élevé que durant les cinq dernières années. » Quant à l’avenir, les entreprises allemandes installées en Tunisie restent réservées sur leur présence dans le pays. Alors que la part des entreprises dont le chiffre d’affaires a augmenté en 2015 est restée relativement stable, à 56%, contre 53% l’année précédente, celle des entreprises dont le CA a diminué a connu une augmentation considérable entre 2014 et 2015, passant de 17% à 32%.
Les attentes pour l’année en cours sont mitigées: 37% des entreprises prévoient une hausse de leur CA, taux le plus bas depuis 2010, alors que 23% s’attendent à une baisse de leur CA et 39% ne s’attendent à aucun changement, selon l’enquête de l’AHK Tunisie. Par ailleurs, 18% des entreprises comptent sur une augmentation de leur effectif en 2016, et le même taux prévoit une baisse. 59% des entreprises ne prévoient pas de changement.
Investissements: l’expectative
Au niveau des investissements, les entreprises allemandes en Tunisie restent prudentes. Près de la moitié d’entre elles ne comptent pas modifier leur volume d’investissement par rapport à l’année précédente. Un tiers souhaite élargir son volume d’investissement, ce qui correspond à un des taux les plus faibles depuis 2010. Les entreprises allemandes continuent cependant d’investir dans le capital humain du futur : 79% forment des jeunes afin de les préparer à la vie professionnelle et 58% coopèrent même avec des centres de formation publics. L’avantage de la Tunisie reste sa proximité géographique avec l’Europe, et l’ensemble des entreprises interrogées (90%) l’ont confirmé. La Tunisie dispose d’une infrastructure fonctionnelle, qui permet des livraisons rapides et en temps voulu vers l’Europe, promouvant ainsi l’échange économique. Les incitations fiscales sont considérées comme le second grand avantage de la Tunisie par 44% des entreprises interrogées. Raouf Ben Debba, président de l’AHK Tunisie, explique que »la politique économique actuelle du pays devrait garder cet avantage, voire même le développer. » (Agences)