Selon le ministre de l’Industrie Kamel Bannaceur, au rythme de production de janvier- février, l’objectif de production de 5,5 millions de tonnes en 2014 ne sera pas atteint.
Un arrêt des activités dans le secteur des phosphates pourrait engendrer la perte de 27.000 emplois, a mis en garde Kamel Bennaceur, ministre tunisien de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, hier vendredi, lors d’une séance plénière de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Selon ce ministre, cité par la presse tunisienne, le rythme de production de phosphates en janvier-février ne permet pas d’atteindre l’objectif fixé par le gouvernement au secteur pour 2014, celui de produire 5,5 millions tonnes.
Kamel Bennaceur a fait cette déclaration pour souligner les effets négatifs sur l’économie des perturbations que connaissent les activités d’extraction, de production et de transport des phosphates du bassin minier de Gafsa (Ouest) depuis 3 ans.
Ces perturbations, pour rappel, sont dus à de fréquents arrêts de travail, ayant pour revendications l’amélioration des conditions de travail mais aussi l’ouverture de postes d’emploi par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) au profit des jeunes chômeurs de cette région minière déshéritée.
Importante baisse des exportations entre 2010 et 2013
La production tunisienne moyenne de phosphate commercial atteignait, en temps normal, 8 millions de tonnes. La Compagnie des phosphates de Gafsa exploite sept carrières à ciel ouvert et une seule mine souterraine, peut-on lire sur son site internet. Son principal client, le GCT, a quatre pôles industriels à Sfax, M’dhilla, Gabès et Skhira.
L’arrêt de la production du bassin minier de Gafsa pendant 10 jours, a indiqué le ministre tunisien de l’Industrie devant les membres de l’ANC, paralysera l’activité des unités de production du GCT et engendrera une baisse des revenus en devises de la Tunisie. Il a déjà causé en 2011-2013, a-t-il précisé, des pertes de 3milliars de dinars tunisiens, ce dont il a résulté, d’après lui, la baisse des exportations tunisiennes de phosphates de 8 millions tonnes, en 2010, à 3 millions de tonne, en 2013, et, par conséquent, le recul des parts de marché de la Tunisie au niveau international de 4,5% à 3,2%.