Pour l’expert de la Banque mondiale, si l’on tient compte des emplois indirects, sous l’effet de l’augmentation de la demande de facteurs de production, de biens et de services qui accompagne l’expansion d’un secteur donné, on peut multiplier par deux le nombre d’emplois créés. « En Tunisie, un investissement de 10 millions de dollars permettrait de créer seulement 300 emplois dans des secteurs tels que le commerce, le bois ou la construction, mais moins d’une centaine dans le secteur de l’électricité ou des transports », estime David ROBALINO économiste au sein de la banque mondiale dans une étude menée avec Mohamed Marouani, économiste et maître de conférences à l’université de la Sorbonne. Les résultats de l’étude menée sont du moins « surprenant » pour l’expert de la Banque mondiale. « On obtient, là encore, un coût d’environ 30 000 dollars par emploi. Si l’on tient compte des emplois indirects, sous l’effet de l’augmentation de la demande de facteurs de production, de biens et de services qui accompagne l’expansion d’un secteur donné, on peut multiplier par deux le nombre d’emplois créés. Mais ces emplois indirects nécessitent eux aussi des investissements, et le coût par emploi n’est donc pas très différent », estime David Robalino. Il a expliqué que « les pays désireux de créer des emplois doivent surtout réfléchir à la façon d’utiliser des ressources limitées ». « Faut-il les allouer à des programmes actifs du marché du travail, ou bien les utiliser pour promouvoir la création d’entreprises nouvelles ou l’expansion d’entreprises existantes ? », s’est-il interrogé. Estimant que la réponse à cette interrogation « dépend, bien entendu, de la nature du problème », l’expert de la Banque mondiale souligne que « dans une économie dynamique qui crée suffisamment d’emplois et qui cherche simplement à réduire le chômage frictionnel en aidant les demandeurs d’emploi à trouver du travail, le gouvernement pourrait se contenter d’opter pour des programmes actifs du marché du travail bien conçus, qui sont moins onéreux. Mais lorsque le problème est structurel, lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’emplois, du moins pas suffisamment d’emplois de qualité, le gouvernement risque d’être contraint de stimuler les investissements et la création d’emplois. En général, cela passe par la stimulation de la demande globale ou par des investissements ciblant certains secteurs ».
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