Le 27eme sommet de l’Union africaine s’est ouvert ce dimanche 17 juillet à Kigali avec la présence de l’ensemble des chefs d’état et de gouvernement des pays membres. Outre le passeport »africain », l’admission du Maroc sera fortement évoquée durant ces travaux.
Ayant quitté en 1984 l’ex Organisation de l’Unité africaine (OUA) pour protester contre l’admission en 1982 lors du sommet de Nairobi de la République Sahraouie (RASD), le Maroc de Mohamled VI en serait aujourd’hui en pleines démarches pour réintégrer l’ensemble africain. »Le retrait de l’OUA était une erreur commise sous Hassan II et dont le Maroc continue de payer le prix », confiait récemment au journal »Le Monde » un spécialiste du Maroc. Les autorités marocaines préparent depuis quelques mois ce retour, avec notamment la visite en juin du chef de l’Etat Rwandais Paul Kagame, et des émissaires marocains dans plusieurs capitales africaines, en particulier à Alger où le numéro 2 de la diplomatie marocaine Nacer Bourifa a été reçu par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Même si Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte parole du gouvernement a cru bon de préciser le 14 juillet dernier qu »’ aucune décision n’a été prise. » Car depuis le début du mois de juillet, le ministre marocain des affaires étrangères a fait plusieurs déplacements sur le continent. Il a été reçu successivement par les présidents sénégalais Macky Sall et ivoirien Alassane Ouattara, Paul Biya du Cameroun, et s’est également rendu au Caire, à Khartoum, à Addis-Abeba et à Tunis. Le Roi du Maroc a envoyé à Alger son envoyé spécial, porteur d’un message au président Abdelaziz Bouteflika. Au coeur de la visite de l’envoyé spécial du souverain marocain, les démarches du Palais royal pour réintégrer l’Unité africaine, selon la presse marocaine.
Respect de la procédure
Par ailleurs, le vice-Président de la Commission africaine, Erasmus Mwencha a indiqué dans une conférence de presse vendredi à Kigali, à ;la veille de l’ouverture du sommet de l’UA, que la procédure d’admission doit être respectée. »Le Maroc doit manifester sa volonté de réadmission, il y a ensuite réunion et vote. L’admission se fait à la majorité simple », a t-il expliqué à des journalistes. Reste cependant à régler le problème de la RASD, membre à part entière de l’UA, car deux pays ne peuvent représenter un même territoire. La démarche marocaine prend les allures d’un »casse tête » chinois à Kigali pour la Commission africaine et les pays du Continent, car le Maroc s’entête à revendiquer plus que jamais sa souveraineté sur un territoire qu’il occupe illégalement, selon les lois internationales et les résolutions de l’ONU, depuis 1975.