Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham a affirmé, mardi à Alger, qu’un soutien sera accordé aux entreprises industrielles qui ne limitent pas l’économie nationale « au port » et à l’importation des matières premières et des pièces de rechange entre autres produits semi-finis.
Répondant aux questions des députés lors d’une séance de la Commission des finances et du budget de l’APN, consacrée au débat du budget du secteur au titre du projet de loi de finances 2021, le ministre a souligné que « l’industrie qui nous renvoie au port ne sera pas favorable au développement ».
Lors de cette séance présidée par Ahmed Zeghdar, président de la commission, le ministre a insisté sur l’importance de relancer les unités industrielles et manufacturières, à travers la garantie des conditions nécessaires, et la mise en échec de toute tentative ou politique méthodique visant à les mener à la banqueroute.
« Il existait par le passé une politique visant à mener les sociétés industrielles dans le secteur public vers la faillite, de même que les sociétés productives dans le secteur privé, a-t-il observé.
Les sociétés désirant poursuivre leurs activités sont tenues de mettre en place un plan minutieux de redressement et de refonte pour réorienter l’activité vers la production, en se basant sur les ressources nationales, a précisé le premier responsable du secteur.
Et d’ajouter: « une politique de privatisation de ce genre ne serait pas adéquate, et la privatisation anarchique de la force industrielle du pays n’est pas acceptable ».
M. Ferhat Aït Ali Braham a évoqué plusieurs dépassements relevés au cours de sa visite inopinée aux unités industrielles, une visite informelle qu’il a menée sans aviser les walis, citant en particulier l’acheminement de la matière première destinée au recyclage vers d’autres pays pour assurer cette opération, et l’absence préméditée de maintenance des matériels, en sus de la coupure anarchique de la ressource hydrique destinée à certaines structures ayant enregistré des pertes colossales en termes d’équipements.
Selon le ministre, plus de 60 entreprises activant dans plusieurs secteurs appartenaient à une seule personne, le foncier industriel est détourné de sa vocation, et le foncier public de l’Etat hypothéqué pour l’obtention de crédits bancaires et autres.
Le ministre est revenu, en outre, sur les mesures prévisionnelles prises par le secteur en faveur des complexes industriels, dont les propriétaires sont poursuivis en justice, notamment en ce qui concerne la préservation des produits et équipements entreposés actuellement dans le port.
« Certaines de ces entreprises sont actuellement poursuivies en Justice », a noté M. Ait Ali Braham relevant que « le secteur ne peut s’immiscer dans le travail de la Justice. Toutefois, le secteur prendra en charge les marchandises entreposées dans les ports pour assurer la sortie et la préservation des équipements jusqu’à ce que la Justice se prononce à leur égard, et ce dans le cadre de la responsabilité morale du secteur », a-t-il expliqué.
Le ministre a souligné que le secteur s’attelait actuellement au tri de ces entreprises ayant des actifs et des chiffres d’affaires et en mesure de reprendre l’activité sans recourir aux ports pour l’importation.
« Nous ne pouvons continuer dans la même activité pour laquelle nous poursuivons d’autres en Justice. La loi leur permet de poursuivre la même activité sans recourir aux importations. Toutes ces entreprises ont adhéré à de mauvaises politiques dans le passé et le changement exige du temps », a-t-il estimé.