Pourquoi l’ARPT s’est-elle alignée sur les normes de la commission internationale sur les rayonnements non ionisants (ICNIRP) jugées trop tolérées par plusieurs chercheurs dont les travaux ont porté sur les effets des stations de base (BTS) des opérateurs mobiles sur la santé des personnes ? La réponse ne peut parvenir que des membres du conseil de cette institution. Cette même question peut être posée autrement. Est-il logique d’opter pour des valeurs seuils alors qu’aucune mesure n’a été effectuée sur site pour connaitre le niveau d’exposition réel aux champs électromagnétiques ? Dans ce cas, la réponse est claire. Il est impératif d’effectuer au préalable des mesures des valeurs du champ électromagnétique sur site avant de fixer juridiquement les seuils tolérés par les pouvoirs publiques. Cela peut être justifié par le fait que les pics d’exposition aux ondes électromagnétiques ne peuvent pas être relevés directement sous la BTS, mais à une certaine distance. Plusieurs chercheurs ont suggéré 300 m de l’antenne en ville et 1 Km dans les zones rurales. Pour ces scientifique, dans ces régions, les seuils 2G se sont avérés inférieurs à 1 V/m, alors que le seuil maximal choisi par l’ARPT est de 41 V/m. Ils ont conclu que les valeurs les plus élevées se mesurent dans ces régions et peuvent être de l’ordre de quelques Volts par mètre (V/m), très largement inférieures aux normes de l’ARPT.
En clair, les valeurs qui mettent en danger la santé des personnes sont beaucoup plus basses que celles retenues par l’ICNIRP. C’est la raison pour laquelle que dans plus pays occidentaux des associations exigent l’abaissement du seuil moyen des rayonnements à 0.6 V/m. Une valeur qui ne peut être obtenue que si les opérateurs réduisent à grande échelle la puissance émise par leurs BTS. Une opération qui serait trop coûteuse et non conforme aux exigences de la qualité des services imposée par le régulateur. Il est donc impossible d’arriver à 0.6 V/m tout en conservant une bonne qualité de service La France a, par exemple, instauré des normes bien plus strictes. Plusieurs mairies de ce pays ont instruit les opérateurs mobiles à ne pas dépasser les 2 V/m. Malgré cette concession, les associations écologiques militent toujours pour l’abaissement des normes du rayonnement. Finalement, la solution à cette problématique des valeurs limites du champ électromagnétique pourrait se trouver ailleurs. Plusieurs pays, comme l’Iran et l’Irak, ont opté pour l’éloignement des BTS des habitations de plus de 300 mètres. L’ARPT peut-elle s’inspirer cette expérience ?