Dans un contexte économique caractérisé par une chute prolongée des cours de pétrole, l’Algérie, dont l’économie est quasiment dépendante de la rente pétrolière, a besoin d’évoluer et de passer à de nouvelles fondations économiques, en développant une base industrielle locale.
Alors que les cours de pétrole poursuivent leur baisse avec les répercussions sur l’économie algérienne, le cabinet d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group (OBG) a rendu public, ce mois de janvier, le bilan du programme d’investissement de cinq ans de l’Algérie. Pour les experts de ce cabinet international, une baisse prolongée des prix du pétrole menaceraient sérieusement la marge de manœuvre budgétaire de l’Algérie. Selon Robert Tashima, le Directeur éditorial Afrique d’Oxford Business Group, ‘’une baisse prolongée des prix du pétrole aurait des répercussions sur la marge de manœuvre budgétaire de l’Algérie, mais le pays a mis en place des amortisseurs budgétaires externes importants afin d’éviter que cette baisse ait un impact à court terme sur la capacité de dépense du pays ». ‘’C’est un élément crucial, compte tenu du rôle des dépenses publiques en termes d’investissement nationaux, d’emploi et de croissance, ajoute cet analyste qui relève cependant qu’une réforme du code des investissements et une plus grande liberté dans le développement de l’industrie privée « permettraient aux capitaux nationaux et étrangers de contribuer davantage au PIB et d’augmenter l’activité dans les secteurs de la production, de l’agriculture et des services ».
Nouvelles fondations économiques
Interrogé par Oxford Business Group, l’ancien Président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Réda Hamiani, a souligné l’importance de développer de nouveaux fondements économiques en Algérie. Pour lui, l’Algérie de demain ne sera plus en mesure de subsister grâce à la richesse pétrolière, appelant à doter le pays de nouvelles fondations économiques. « Il y a un besoin évident de développer une base industrielle locale », a expliqué l’ancien ministre délégué aux PME qui a ajouté : « Les secteurs public et privé s’accordent sur la nécessité de développer des secteurs économiques tels que l’industrie ou les services ». Par ailleurs, les efforts entrepris par l’Algérie pour diversifier son économie et promouvoir l’emploi notamment des jeunes et les résultats de ces politiques sont analysés dans le nouveau rapport que le cabinet OBG qui fait le bilan du programme d’investissement de cinq ans mis en place dans l’agriculture, les ressources naturelles, le tourisme ainsi que les derniers développements technologiques.
« Un pays qui cherche à devenir de plus en plus attractif »
Ainsi, les rédacteurs du rapport jugent que les progrès sociaux et économiques de l’Algérie et le développement de ses différents secteurs d’activité, notamment dans l’agriculture, l’industrie et les services révèlent « un pays qui cherche à devenir de plus en plus attractif aux yeux des investisseurs ». Andrew Jeffreys, P-DG d’Oxford Business Group confirme la légitimité de la confiance accordée à l’Algérie en déclarant que « malgré le contexte international difficile des dernières années, l’Algérie a toujours maintenu un taux de croissance solide, en grande partie grâce à ses ressources naturelles considérables ». Selon lui, les revenus issus des prix élevés du pétrole et du gaz dans le passé – bien qu’ils soient en train de baisser-, « ont contribué à faire passer des centaines de milliards de dollars dans des projets d’infrastructure clés tels que l’autoroute Est-Ouest, et ont permis de mettre en place des projets de logements publics à grande échelle ». Pour Jeffreys, les investissements demeurent fortement réglementés, mais la forte demande et l’abondance de liquidités font de l’Algérie « une destination attractive pour les investisseurs potentiels ».