En Turquie, la liberté d’action de Twitter vient d’être freinée. Par Tayipp Erdogan himself !
En effet, suite à la diffusion, sur ce réseau social, d’enregistrements sonores mettant en cause le Premier Ministre, Erdogan dans une affaire de corruption, l’autorité gouvernementale des télécommunications à intégré le nom de domaine Twitter.com dans la liste des 40 734 sites web interdits dans le pays. Cette interdiction qui n’a pas eu l’aval de la justice, montre clairement que le site web à l’oiseau bleu est plus que jamais impliqué dans l’avenir politique du premier ministre turque. Et que la liberté d’expression numérique a quitté le groupe des opportunités pour rejoindre celui de la confusion. Il est, en effet, de plus en plus difficile pour les promoteurs du renouveau numérique multidimensionnel de convaincre les décideurs politiques, de plusieurs pays comme la Turquie, que les réseaux sociaux sont de plus en plus matériellement utiles dans la lutte contre les fléaux sociaux tels que la corruption dans le milieu politique. Ces décideurs doivent comprendre que Twitter sert de fort relais de transmission d’information qui peut renforcer l’audience des hommes politiques chez les populations. Avec ce réseau social, le contenu est dynamique, accrocheur, les abonnés restent plus longtemps sur Twitter et peuvent rendre les relais d’informations traditionnels obsolètes.
Lancer des Tweets permet également aux hommes politiques de mieux comprendre les préférences des citoyens. L’émergence de terminaux mobiles connectés signifie qu’il existe désormais plus que jamais des moyens de « mettre en ligne » l’engagement politique des citoyens et d’impliquer le contenu mobile dans la gestion multidimensionnelle de la société. Finalement, les partisans de l’interdiction des réseaux sociaux doivent garder à l’esprit qu’il existe plus qu’un moyen technique pour contourner cette « cybercensure ». Ainsi, en Turquie, plus de 3,5 millions d’abonnés Twitter ont utilisé un VPN (réseau privé qui permet de contourner les limitations mises en place par les fournisseurs d’accès), reconfiguré leurs serveurs DNS et envoyé des Tweets. Résultats, 8 millions de Tweets ont été échangés le lendemain, du premier jour du blocage. Ainsi, La tendance est au téléchargement du logiciel VPN sur les smartphones ou à la configuration des réglages DNS sur les PC. C’est un jeu d’enfant pour les millions d’internautes turcs. Une chose est certaine, les réseaux sociaux deviennent des moteurs d’une contestation de masse au lendemain d’une censure numérique.