Veille presse du mercredi 18/01/2023 - Maghreb Emergent

Veille presse du mercredi 18/01/2023

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La presse internationale encore sous le choc après la programmation de l’audience du journaliste El Kadi Ihsane sans en avoir prévenu ses avocats. Rsf monte au créneau “intolérable”  l’organisation  dénonce une décision inique bafouant les droits de la défense.

Periodistas
Le journaliste Ihsane El-Kadi restera en prison, affirme Periodistas.
La confirmation de sa détention provisoire, ” jette une fois de plus une ombre sur la liberté de la presse dans ce pays, ses médias ont annoncé qu’ils n’étaient plus accessibles sur une grande partie du territoire algérien” relève-t-il.
Le journal espagnol revient sur les conditions d’arrestation du journaliste.
“Peu après minuit dans la nuit du 23 au 24 décembre, par un groupe de six policiers arrivés à son domicile dans deux véhicules, ils l’ont emmené dans une caserne de la  gendarmerie à Ben Aknoun” puis ” il a  été transporté au siège du groupe d’Interface Média (Radio M et Mahgreb Émergent), où les journalistes de la rédaction ont pu le voir menotté par des agents de la sécurité intérieure algérienne (DGSI) ; lors d’une perquisition, ils n’ont présenté aucune ordonnance judiciaire, les locaux ont été scellés”  raconte, dans le détail le journal espagnol. 
En principe, soutient Periodistas, “la Constitution et les lois algériennes protègent la liberté d’expression et de la presse, mais des dizaines de journalistes ont été arrêtés, affirme-t-il. Ils ont été condamnés sous divers prétextes : ” Les accusations sont préfabriquées et orientées de telle sorte qu’elles font toujours allusion à d’autres crimes présumés”, assure la publication qui blâme l’Union européenne et les ministères des Affaires étrangères occidentaux. Pour le média espagnol, ” ils évitent   d’éventuelles critiques sur les autorités algériennes en cette période de guerre en Ukraine, alors que l’Europe semble plus que jamais dépendante de l’approvisionnement en gaz algérien”, estimant enfin, à environ deux cents, le nombre de détenus pour des délits présumés de d’opinion et pour des manifestations.  Parmi eux, des dizaines de journalistes, dénonce le journal. 
https://periodistas-es.com/argelia-el-periodista-ihasane-el-kadi-seguira-en-la-carcel-164246?amp

BBC World Service

La radio d’informations internationales s’est intéressée hier à l’incarcération d’El Kadi Ihsane après que la chambre d’accusation de la cour d’Alger eut rejeté le 15 janvier l’appel introduit par le journaliste contre son incarcération dans le cadre d’une enquête pour collecte illégale de fonds et atteinte présumée à la sureté de l’État ” Un journaliste critique de longue date du gouvernement algérien qui risque jusqu’à 7 ans de prison”  affirme la présentatrice de l’édition qui donne le ton dès son introduction ” L’un des pays aux voix les plus influentes en Afrique du Nord” souligne-t-elle avant d’interroger la fille du journaliste Tin-Hinane El Kadi présente lors de son arrestation à une heure très tardive (minuit trente) à la maison. “C’est dans un contexte de répression depuis le mouvement de contestation de  2019 en Algérie qu’intervient cette arrestation” déclare sa fille. “Elle a touché plusieurs responsables politiques et militants explique-t-elle.  “Vous l’avez vu avec votre mère samedi, comment va-t-il ? ” Enchaîne la journaliste présentatrice. 
“Il a un bon moral, il savait que ses publications, ses opinions et ses émissions dérangeaient, mais il est toujours choqué de la mise sous scellés de ses médias sans décision de justice” “ce sont les derniers médias indépendants en Algérie ” persiste Tin-Hinane El Kadi.
Est-ce que le gouvernement a réagi ? Interroge encore la BBC
Par ses relais. ” L’Algérie est un producteur de gaz qui est adulée, ajoute Tin-Hinane approuvée par la journaliste dans son commentaire.
“Les avocats de mon père ont contesté cette décision de le maintenir en prison. Il n’y a rien dans son dossier qui justifie la détention provisoire” Assure la fille El Kadi à la BBC, la radio aux puissants émetteurs, la voix la plus connue et la plus respectée au monde.

RSF
“Les voix libres ne doivent pas s’éteindre dans les geôles algériennes”.  Reporter Sans Frontières, après plusieurs condamnations, monte au créneau et dénonce une décision inique et une procédure bafouant les droits de la défense “qui confirme l’acharnement politico-judiciaire contre le directeur de Radio M et Maghreb Émergent”, lit-on dans son communiqué. 

L’organisation RSF s’alarme “Cette entorse au droit que subit Ihsane El Kadi est une nouvelle preuve, s’il en fallait, de l’acharnement et du peu de cas que font les autorités des droits du journaliste, réagit son représentant en Afrique du Nord, Khaled Drareni. 
“C’est intolérable” Affirme RSF qui appelle une nouvelle fois à la libération du patron de Radio M et de Maghreb Émergent.
L’interpellation d’Ihsane El Kadi le 24 décembre, puis sa mise en détention cinq jours plus tard, a suscité une vague d’indignation et une vaste campagne de soutien internationale, notamment menée par RSF qui rappelle que l’organisation a officiellement saisi les Nations unies et a initié un appel commun de 16 patrons de médias et de rédactions, dont le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta prix Nobel de la paix 2021, Dmitri Mouratov.
https://rsf.org/fr/ihsane-el-kadi-reste-en-prison-les-voix-libres-ne-doivent-pas-s-%C3%A9teindre-dans-les-ge%C3%B4les

Radio M
Programmé pour le 18 janvier, en vertu de l’article 179 du code de procédure pénale qui fixe un délai de 20 jours à compter de l’introduction de l’appel, l’examen de cette affaire, a eu lieu finalement le dimanche 15 janvier en l’absence de ses avocats qui n’ont pas été informés au préalable et, ce, en violation de l’article 182 du code de procédure pénale.
Radio M publie le communiqué des avocats d’El Kadi Ihsane qui se disent “Surpris par cette décision imprévisible”. Le collectif de défense du journaliste rappelle que la Constitution, dans ses articles, 175 et 177, consacre et garantit le droit de la défense dans les affaires pénales et le droit du justiciable de demander l’assistance d’un avocat durant toutes les étapes de la procédure judiciaire”.  

” L’article 41 de la Constitution garantit le droit à un procès équitable, tel que défini dans l’article 14 de la convention internationale des droits civils et politiques” rappelle la défense pour qui les agissements de la Chambre d’accusation et de la Cour d’Alger constituent “une violation flagrante des dispositions constitutionnelles, du Code de procédure pénale et de la convention internationale des droits civils et politiques ratifiée par l’Algérie”. “Il s’agit d’une offense et d’un mépris flagrants au droit du journaliste, en détention provisoire, à un procès équitable et à la défense, exclue, en tant que partenaire essentiel pour rendre justice”. Charge le collectif des avocats qui condamne avec force ces violations considérées comme “une grave dérive qui portent atteinte à la sécurité juridique et à l’État de droit”.
Concluent les membres du collectif de défense :
Me Mustapha Bouchachi, Me Zoubida Assoul, Me Abdellah Heboul, Me Said Ezzahi et Me Abdelghani Badi
https://radio-m.net/communique-du-collectif-de-defense-du-journaliste-ihsane-el-kadi/

FOCUS ON AFRICA
Le célèbre journaliste Ihsane El Kadi en prison pour de fausses accusations, titre le journal d’information sur l’Afrique.
“La détention injustifiée d’El Kadi est un autre exemple de la campagne impitoyable menée par les autorités algériennes pour faire taire les voix dissidentes par la détention arbitraire et la fermeture des médias”. Le site dénonce à travers Amnesty Algérie qui surveille toutes les violations perpétrées par le gouvernement algérien » écrit le journaliste Tarek Hafid

Ihsane El Kadi est accusé de crimes liés à la sécurité de l’État, mais selon l’organisation, ils sont totalement fictifs. reprend-il
“Ihsane doit être libéré immédiatement et les deux médias, “Radio Maghreb” et “Maghreb émergent”, fermés le 24 décembre, doivent pouvoir rouvrir au plus vite”, déclare le directeur d’Amnesty Algérie repris par le journaliste.
Les autorités algériennes ont arbitrairement renouvelé la détention provisoire du journaliste le 15 janvier lors d’une audience du tribunal en l’absence de ses avocats. Soutient à son tour FOCUS ON AFRICA

https://www.focusonafrica.info/algeria-il-noto-giornalista-ihsane-el-kadi-in-carcere-per-accuse-false-la-denuncia-di-amnesty/

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