L’ex-directeur de la Résidence d’Etat de « Moretti » serait à l’origine d’une colossale affaire de corruption, d’abus de fonction et de transfert de capitaux vers l’étranger.
Selon des informations relayées par le site Echourouk, qui cite des éléments de l’enquête menée par une brigade d’investigation rattachée à la gendarmerie nationale, Hamid Melzi, aurait transféré la coquette somme de 190 millions d’euros, sur le compte de King Young, une entreprise chinoise en faillite, basée en Espagne.
Tout a commencé lorsque Hamid Melzi suite à l’attribution d’un marché pour la réalisation de 380 chalets à la résidence d’Etat de Club des pins (Alger). Il s’agit des fameux appartements attribués aux ministres et aux hauts fonctionnaires d’Etat en fonction.
Selon les enquêteurs, pas moins de 24 personnes sont impliquées dans cette affaire, dont les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, aux côtés de 10 autres accusés, qui ont été mis sous contrôle judicaire.
Hamid Melzi est accusé d’avoir outre-passé ses prérogatives et abusé de sa fonction pour favoriser la sélection d’un partenaire étranger lors de l’appel d’offres relatif à l’attribution de ce marché. Des faits de corruption liés à des « indus avantages » qu’auraient permis certains agents de l’Etat, en contrepartie de rétributions ou à travers des renvois d’assesseur, sont détaillés dans le rapport d’enquête.
Le second volet de cette affaire, selon un rapport d’expertise de l’Institut de Criminologie de la Gendarmerie Nationale, concerne l’indulgence dont a pu bénéficier l’entreprise chinoise défaillante de la part de Melzi, malgré un retard flagrant dans la réception du projet des 380 chalets, le faible rendement du maitre d’œuvre. D’après la même source, des comptes-rendus sur la nature défaillante des travaux arrivaient régulièrement sur le bureau du directeur de la Résidence, sans que celui-ci daigne réagir.
Les faits en question ont été confirmés par deux individus interrogés dans le cadre de l’enquête, en l’occurrence le directeur du bureau d’études (SCPAM+MA) et le directeur de l’entretien de la Résidence d’Etat, lui même accusé d’avoir signe et validé des soumissions sans conformité aux exigences formelles de l’appel d’offres ou qui ont été enregistrées avec des registres de commerce incompatibles avec l’activité de travaux publics.
D’autre part, une ribambelle d’irrégularités ont constatées au niveau de l’activité de l’entreprise chinoise, qui au-delà du fait d’avoir été indûment retenue lors de l’adjudication pour l’attribution du marché, a surévalué avec préméditation le taux d’avancement des travaux.
Hamid Melzi est également accusé d’avoir eu recours à la surfacturation pour l’achat d’équipements et de fournitures. A titre d’exemple, des armoires valant 4860 euros l’unité, des tables basses à 2065 euros l’unité ou encore des fauteuils payés au prix fort de 6750 l’unité, ont été acquis dans le cadre de l’aménagement de la Résidence d’Etat.