Le militant des droits humains a été inquiété cette semaine par la police tunisienne.
Les avocats des deux prévenus ont appris ce jeudi matin, auprès de la chambre d’accusation à la cour d’Alger, les conclusions de l’ordonnance de renvoi de la juge d’instruction de la 5e chambre du tribunal de Sidi M’hamed.
Les chefs d’inculpation adressés au militant des droits humains Zaki Hannache par le parquet le 27 février 2022 et relevant du criminel sont abandonnés, en particulier « l’apologie de faits terroristes ». Zaki Hannache continue d’être poursuivi pour un chef d’accusation relevant de la correctionnelle, selon les conclusions de l’ordonnance de renvoi, rapportées par la défense.
Dans le même dossier le journaliste Ihsane El Kadi, accusé des mêmes 04 chefs d’inculpation – apologie, diffusion de publication, atteinte à l’unité nationale et versement d’une somme d’argent visant à soutenir une action subversive – bénéficie d’un non lieu.
Les poursuites sont abandonnées. Le ministère public (procureur de la république) pourrait faire appel des conclusions de cette ordonnance de renvoi. La chambre d’accusation aurait alors à les confirmer ou les casser.
Zaki Hannache est resté en détention provisoire durant 40 jours, suite à une garde de vue de six jours en février 2022. Ihsane El Kadi n’a pas été entendu par la division de la sureté nationale d’Alger centre (rue Docteur Saadane) qui laissé suggéré qu’il était introuvable. Le procureur avait également proposé un mandat d’arrêt contre lui lors de la présentation de Zaki Hannache au parquet. Le juge d’instruction en fonction avait alors refusé.
Réaction mitigée
La défense de Zaki Hannache a accueilli avec prudence les conclusions de cette ordonnance de renvoi. L’espoir existait qu’un non lieu soit prononcé pour les deux prévenus. Il y’aura bien un procès en correctionnel et il ne concernera que le militant des droits humains.
Zaki Hannache qui suit depuis la mi-aout des soins médicaux en Tunisie ou il s’est rendu librement, a dépêché un membre de son collectif de défense pour s’excuser de ne pas pouvoir répondre à la convocation de la juge d’instruction à l’audition de dimanche dernier. 60 ONG tunisiennes ont signé un texte pour exiger du gouvernement tunisien qu’il n’inquiète pas le militant humanitaire algérien issu du Hirak pendant son séjour à Tunis.
Zaki Hannache est, avec Nourredine Tounsi l’un des deux lauréats de la 4e édition du prix Ali Bey Boudoukha de Maghreb Emergent, en décembre 2021, dans la catégorie des lanceurs d’alerte. C’est le versement de son prix symbolique (100 000 dinars) par les organisateurs qui a valu à Ihsane El Kadi (directeur de Maghreb Emergent) de devenir co-inculpé aux yeux de la police judiciaire de la division d’Alger centre.