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Automobile en Algérie : Chery dame le pion à Renault

Le paysage automobile algérien connaît une reconfiguration majeure avec l’émergence d’un nouvel acteur dominant. Le constructeur Chery vient d’obtenir son agrément de production, marquant ainsi un tournant décisif dans la stratégie industrielle nationale. Cette autorisation, délivrée conformément au décret exécutif 24-159, positionne le constructeur chinois comme le premier acteur autorisé à fabriquer localement des véhicules de tourisme et utilitaires légers.

Dans un marché en attente de solutions concrètes, l’annonce de Chery résonne comme une promesse de sortie de crise. Le constructeur sino-algérien s’engage à démarrer rapidement sa production, proposant une réponse tangible aux besoins pressants du marché national. Cet investissement “direct et substantiel” s’inscrit dans une vision plus large de développement industriel, visant à établir l’Algérie comme un pôle automobile régional de premier plan.

Pendant ce temps, l’usine Renault de Oued Tlelat près d’Oran demeure silencieuse depuis 2020, illustrant les défis auxquels font face les constructeurs traditionnels. Malgré un investissement conséquent de 15 milliards de dinars et des travaux de mise à niveau réalisés en 2023, le constructeur français attend toujours son agrément ministériel. Le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, maintient une position d’attente, évoquant une mise à niveau en cours sans préciser de calendrier concret.

Cette situation contrastée révèle une réorientation stratégique de l’industrie automobile algérienne. Alors que 2024 s’annonce sans nouveaux quotas d’importation, les espoirs de normalisation du marché reposent désormais sur la concrétisation des projets industriels chinois. Chery s’est d’ailleurs engagé à satisfaire la demande tant par le biais des quotas existants que par sa production locale, promettant un impact significatif sur le marché des véhicules d’occasion, actuellement marqué par une inflation galopante.

Un cadre réglementaire favorable aux ambitions chinoises

La restructuration du secteur automobile algérien s’opère dans un contexte réglementaire profondément modifié depuis 2019. La suppression du dispositif préférentiel pour l’importation des kits SKD/CKD et l’adoption d’une nouvelle réglementation en novembre 2022 ont redéfini les règles du jeu. Dans ce nouveau cadre, les constructeurs chinois semblent avoir saisi l’opportunité de s’imposer comme des partenaires privilégiés du développement industriel algérien.

L’engagement de Chery va au-delà de la simple production automobile. Le constructeur promet des “solutions innovantes et durables”, alignées sur les ambitions nationales de création d’une industrie automobile pérenne.

Cette approche globale, couplée à la rapidité d’exécution dont font preuve les acteurs chinois, pourrait enfin apporter une réponse structurelle à la crise qui paralyse le secteur depuis plusieurs années.

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