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Fuite des cerveaux en Tunisie : une loi jugée liberticide rejetée

L’Assemblée des représentants du peuple en Tunisie a rejeté, dimanche, une proposition visant à imposer aux diplômés en médecine, ingénierie et autres spécialités techniques de rembourser 50% des frais de leur formation universitaire s’ils choisissent de travailler à l’étranger.

Le texte prévoyait que les diplômés en médecine, ingénierie et spécialités techniques avancées travaillant à l’étranger remboursent la moitié des coûts de leur formation universitaire durant les cinq premières années suivant leur sortie de l’université. Ce remboursement devait s’effectuer en plusieurs versements annuels, selon un calendrier convenu avec le ministère de l’Enseignement supérieur.

Le rejet de cette proposition d’article dans le projet de loi de finances 2025, est intervenu, après que le député Fakhreddine Fadhloun a retiré sa signature de cette initiative qui ne compte plus désormais le nombre requis d’adhésions.

Cette proposition, qui visait à freiner la fuite des compétences, avait suscité un vif débat. Les ordres des médecins et des ingénieurs avaient exprimé leur opposition, jugeant cette mesure anticonstitutionnelle, liberticide et contre-productive pour le pays. Selon eux, la mise en œuvre de cette disposition aurait des conséquences négatives à long terme.

Le président de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens, Kamel Sahnoun, qui s’est exprimé sur cette question, a estimé que cette proposition qui fait plutôt office « de buzz » risque d’entraîner le contraire du résultat escompté.

« La Tunisie n’a jamais été une prison, a relevé le Président de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens. Les ingénieurs représentent 80% des compétences tunisiennes qui quittent le pays pour aller exercer à l’étranger. Cette proposition de loi semble les cibler directement », a-t-il ajouté. 

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