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Hirak: des interpellations arbitraires et des condamnations « à la pelle »

Depuis plusieurs mois, des dizaines de militants et activistes dans les rang du Hirak ont été interpellés ou condamnés et des centaines d’autres ont été convoqués par la justice, notamment pour des opinions exprimées à travers des publications sur les réseaux sociaux.

Pour les deux journées de dimanche et lundi, le Comité National pour la Libération des Détenus du Hirak (CNLD) a identifié une vingtaine de militants ayant fait l’objet d’arrestations, convocations, condamnations ou jugements renvoyés par les tribunaux.

Dimanche, Fodil Boumala, Hakima Addad et Zoheir Keddam, tous des anciens détenus d’opinion, ont été arrêtés par les services de sécurité à Alger et placé en garde à vue. Ils seront présentés devant le procureur Mardi 16 juin.

Dans la wilaya de M’sila, le jeune militant, Houssam Chebaihi, a été convoqué par la gendarmerie nationale (brigade de recherches et investigations). A Tizi-Ouzou, Mohamed Hamali a été arrêté dimanche soir par la police de Draa Ben Khedda.

Toujours à Alger, Khimoud Noureddine a été arrêté à Birtouta. Le bloggueur Sofiane Rabiai à Bab Ezzouar, Mustapha Guira à Bir Khademe et Toufik Hellati aux alentours du cimetière d’El Alia.

A Guelma Amir Derrar (Bouchenak Ali Zohir), Kheireddine Ben Hamouda et Fateh Zedouri, ont été placés sous contrôle judiciaire, après avoir été présentés ce matin devant le procureur puis le juge d’instruction.

A Adrar le militant Mohad Gasmi a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal d’Adrar. Le jeune activiste Brahim Rekkad condamné a été, quant à lui, condamné par le tribunal de Chlef, à un an de prison ferme et une amende de 100 000 DA, ce lundi.

Ce lundi encore, à Boumerdes, Mourad Dichou a été arrêté aux Issers après avoir reçu une convocation le 11 juin. A Tizi-Ouzou, le procureur de la République a requis un an de prison ferme et une amende de 100 000 DA contre deux manifestants, Amrani Mohamed Arezki et Rahim Salim.

Ces arrestations et condamnations inquiètent l’opinion publique en Algérie. Les réseau sociaux s’enflamment à chaque fois que le CNLD alerte sur des arrestation de militants.

Malgré la trêve observée par le Hirak depuis le 20 mars dernier à cause de la crise sanitaire du Coronavirus, « le régime n’a pas su la capitaliser. Au contraire, il a profité du couvre-feu imposé pour régler ses comptes avec le Hirak », regrette l’avocat Abdelghani Badi, dans une publication sur sa page Facebook.

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