L’un des principaux architectes de la fusion du groupe PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall) avec FCA (Fiat Chrysler Automobiles), a quitté ses fonctions ce 1ᵉʳ décembre 2024. Il s’agit de Carlos Tavares, P-DG de Stellantis qui a mis fin à un mandat de près de quatre ans au cours d’une période turbulente pour le constructeur automobile.
Avec des ventes en chute libre, après des années de succès, il n’aura fallu que quelques mois aux actionnaires de Stellantis pour écarter l’intraitable patron du groupe automobile. Son départ intervient deux mois après qu’un avertissement sur les bénéfices a fait chuter de près de 50 % la valeur de marché de Stellantis.
Le conseil d’administration avait déjà mis en sursis Carlos Tavares, 66 ans, en annonçant début octobre son départ à la retraite et lancé un processus de succession, mais des désaccords ont accéléré sa démission. Ainsi, le conseil d’administration du groupe s’est réuni ce dimanche et a accepté la démission de Carlos Tavares.
Chute des actions de Stellantis
Au lendemain de l’annonce de la démission brutale de Carlos Tavares, l’action Stellantis est tombée lundi à un plus bas de deux ans. Vers 11h00, le titre du quatrième groupe automobile mondial perdait 8,47% à la Bourse de Milan, contre un recul de 0,8% pour l’indice CAC 40 à la même heure.
L’action Stellantis est partie pour accuser sa plus forte baisse sur une seule séance depuis la fin septembre, quand le groupe a signé son spectaculaire « profit warning ». La perte en Bourse depuis le début de l’année atteint maintenant 45%, la plus lourde de tous les concurrents automobiles en Europe.
Selon les observateurs, les investisseurs cherchant à investir dans une entreprise avec une telle volatilité dans l’équipe de direction se retrouvent confrontés à un défi sans précédent.
Quel impact pour l’Algérie
« Stellantis El Djazaïr », est le représentant du groupe en Algérie qui, depuis l’inauguration le 11 décembre 2023 d’une usine de montage de véhicules Fiat dans la zone industrielle de Tafraoui (wilaya d’Oran), est le seul fournisseur de véhicule Made In Algeria, dans le pays.
Selon les derniers statistiques, le groupe Stellantis a récemment dominé les ventes de véhicules dans plusieurs pays, notamment en Algérie et en Turquie. La crise de l’automobile en Algérie a favorisé les ventes du groupe sur sa marque Fiat et même Opel, mais n’a pas pu répondre à la forte demande.
Dernièrement, Stellantis El Djazaïr à prendre une mesure radicale. Dans une note datée du 13 novembre, le groupe a demandé à ses équipes de suspendre à partir de jeudi 14 novembre la prise de commande sur la petite citadine.
Les commandes sur la Fiat 500, qui est assemblée dans l’usine algérienne de la marque italienne depuis décembre 2023, ont dépassé en 10 jours celles du mois d’octobre, a écrit Stellantis El Djazaïr dans cette note partagée sur les réseaux sociaux.
Pour l’instant on ne ressent pas ce changement à la tête du groupe sur son activité en Algérie. Reste à savoir si cela aura un impact à l’avenir.