Annoncé depuis longtemps, le péage sur le réseau autoroutier national devrait entrer en vigueur incessamment. Tout semble, en effet, fin prêt pour, au regard de la cadence avancée dans la réalisation des 53 stations de péage, pour faire payer les utilisateurs.
En effet, selon les informations de l’Algérienne des autoroutes, 53 stations de péage sont en cours d’installation sur les axes de l’autoroute Est-Ouest. La même source avait indiqué à la presse que 7 stations de péage seront installées sur l’autoroute reliant El Tarf à Tlemcen, tandis que 46 points de péage seront installés dans les échangeurs autoroutiers.
Appliquée dans nombre de pays, le p’ayage permet l’entretien, la construction et la modernisation des autoroutes. Il y a quelques jours, plusieurs médias avaient annoncé que le péage devrait entrer en vigueur fin novembre 2024.
Tout a commencé avec un communiqué de l’Algérienne des Autoroutes (ADA), publié le 18 novembre passé, annonçant le changement de direction de la circulation automobile au niveau de deux stations de péage de l’autoroute Est-Ouest.
Mais le ministère des travaux publics n’a pas tardé à démentir la rumeur. Il a, en effet, affirmé que le péage au niveau de l’autoroute Est-Ouest n’est pas à l’ordre du jour du gouvernement.
« Cette opération s’inscrit dans le cadre des travaux d’entretien périodique de l’autoroute Est-Ouest. Elle n’est en aucun lié au péage qui n’est pas à l’ordre du jour du programme du gouvernement », a réagi le ministère.
« Nous réitérons que la priorité du secteur des Travaux publics est d’offrir des conditions favorables pour assurer la sécurité de la circulation sur l’autoroute Est-Ouest et ce à travers la programmation d’opérations d’entretien qui permettront la pérennité de cette infrastructure », a-t-il justifié.
Cette annonce intervient après plusieurs épisodes de gel du projet en raison de difficultés rencontrées avec les entreprises chargées des travaux, comme l’avait annoncé le ministre des Travaux publics lors de sa visite de terrain à Bouira et Tizi-Ouzou, en début d’année.
Si la mesure obéit à des considérations économiques, elle est cependant appréhendée par beaucoup d’utilisateurs. D’une part, en raison du coût qui pourrait éventuellement être appliqué et compte tenu du contexte économique marqué par une inflation galopante grevant davantage le budget des Algériens déjà fortement éprouvés, d’autre part.
Des tarifs estimés à 1,5 DA le km
Selon des sources du département des travaux publics, les tarifs de péage peuvent atteindre 1,5 DA le kilomètre. Ainsi, tout usager parcourant tout le trajet (1216 km) aura, par exemple, à payer environ 1824 DA. Si on prend l’exemple d’Alger-Béjaïa, le trajet, coûtera près de 245 DA. La tarification dépendra du type du véhicule (gros tonnage, particulier, etc…) et de la distance parcourue.
Mais au-delà de toutes ces considérations, d’aucuns s’interrogent si la mesure est de nature à améliorer la qualité de nos autoroutes sachant que plusieurs portions sont dégradées et constituent un danger permanent pour les usagers. Plusieurs accidents y ont été enregistrés.
Cela sans compter la vétusté du parc automobile. Selon des spécialistes, « le parc automobile algérien est de plus en plus vétuste, avec une moyenne d’âge de 15 ans minimum en raison de l’absence d’autorisations d’importation des véhicules neufs pour les concessionnaires et représentants officiels des constructeurs automobiles européens et chinois ».
Autant dire que si pour les autorités, elle peut se révéler comme une manne pour alimenter le Trésor, parmi les usagers, elle est loin de faire le consensus.