Affaire Tadjadit: interrogations autour du rôle joué par le procureur militaire - Maghreb Emergent

Affaire Tadjadit: interrogations autour du rôle joué par le procureur militaire

Mohamed Tadjadit
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Le procureur près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a requis 2 ans de prison ferme et une amende de 100 mille DA contre le jeune poète et militant du Hirak, Mohamed Tadjadite ce jeudi 28 novembre 2019. Le verdict sera prononcé par le juge le 19 décembre prochain.

Il est poursuivi pour « atteinte à l’intérêt national » a travers ses publications sur son compte Facebook.

Le procès qui a eu lieu aujourd’hui, a mis en lumière les détails du dossier du détenu.  En plus de plusieurs lacunes de forme, que le collectif d’avocats a soulignées, Me Tamert Hafid a révélé que le procureur militaire a été avisé  dans l’affaire de Mohamed Tadjadit qui lui a avisé à son tour le procureur de la république. Selon l’avocat le procureur militaire est avisé quand il s’agit d’un détenu militaire  ou quand il s’agit de compétence militaire, or Mohamed Tadjadit n’est pas militaire et son affaire n’est pas liée à l’armée.

Un point qui a mis l’avocat en colère et qui a surpris les présents dans la salle d’audience du tribunal de Sidi M’hamed. « Monsieur le juge, mosieur le procureur de la république, pouvez nous expliquer pourquoi le procureur militaire a été avisé dans cette affaire ?” a martelé l’avocat Hafid Tamert. Une question qui est resté sans réponse.

Il faut rappeler que Mohamed Tadjadit est poursuivi pour « atteinte à l’intérêt national » selon l’article 96 du code pénal. Cet article stipule:« quiconque distribue, met en vente, expose au regard du public ou détient en vue de la distribution, de la vente ou de l’exposition, dans un but de propagande, des tracts, bulletins et papillons de nature à nuire à l’intérêt national, est punie d’un emprisonnement de six (6) mois à trois (3) ans et d’une amende de trois mille six cents (3.600) DA à trente-six mille (36.000) DA. Lorsque les tracts, bulletins et papillons sont d’origine ou d’inspiration étrangère, l’emprisonnement peut être porté à cinq (5) ans».

De son côté, Mohamed a affirmé que ses publications étaient dans le but de défendre l’intérêt du pays et non pas de lui porter atteinte.

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