Algérie-France : un partenariat au point mort, en attente de gestes forts   - Maghreb Emergent

Algérie-France : un partenariat au point mort, en attente de gestes forts  

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Le président français Emmanuel Macron effectuera une visite officielle en Algérie du 25 au 27 du mois courant à l’invitation du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans un communiqué publié par l’Elysée, il est clairement indiqué que le dernier échange téléphonique entre les deux chefs d’Etats a porté, entre autres, sur la préparation de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie. « Le Président de la République a remercié son homologue pour son invitation à venir en visite en Algérie. Le Président de la République a confirmé qu’il se rendra en Algérie du 25 au 27 août 2022 », peut-on lire dans le communiqué diffusé le 20 août dernier par l’Elysée. « La conversation entre les deux présidents a notamment porté sur la préparation de ce déplacement qui contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires », soutient ledit communiqué.

Cette visite devrait déblayer le terrain à l’avènement d’une nouvelle ère, tant il est vrai que le terrain du partenariat bilatéral était resté en jachère plusieurs années durant. Au chapitre de l’investissement direct français en Algérie, on y compte environ 220 entreprises françaises implantées sur le territoire algérien à travers des filiales, dont la participation française au capital est égale et/ou supérieure à 50%. Ces statistiques sur les implantations françaises en Algérie n’incluent pas les bureaux de représentation, les succursales et les participations françaises à moins de 50% au capital des entreprises, lit-on dans un décompte de la direction générale du Trésor français. Les investissements français en Algérie sont concentrés essentiellement dans les secteurs de banque et assurances, l’industrie manufacturière et l’industrie extractive. Cependant, le flux, en valeur, des IDE français vers l’Algérie se situent en troisième position, derrière l’Italie et l’Allemagne.

Des tendances à la baisse

Au plan des échanges, bien qu’ils soient en baisse ces dernières années, la France a conservé son rang de deuxième fournisseur et client de l’Algérie avec, au tableau, un volume d’échange de près de 7 milliards d’euros en 2020. Le dernier rapport des douanes algériennes contenant les statistiques du commerce extérieur de l’Algérie pour l’année 2020 fait état d’une valeur à l’importation de marchandise en provenance de la France de 3,6 milliards de dollars, en baisse de 14,77% par rapport à 2019. L’Algérie a quant à elle exporté pour 3,2 milliards de dollars à destination de l’hexagone en 2020, en baisse de 35,55%. Ces statistiques font de la France le deuxième fournisseur de l’Algérie après la Chine et le second client après l’Italie.

Cette tendance à la baisse a été confirmée pour le premier semestre de 2021. Le Trésor français dit avoir constaté un déclin des échanges durant la première moitié du précédent exercice avec, au tableau, une baisse de -2% des exportations de l’Algérie vers la France et de -18 % dans les ventes françaises à l’Algérie. Ces statistiques témoignent des efforts à consentir par les deux pays afin de hâter le pas aussi bien en matière des échanges qu’au chapitre purement de l’investissement, lequel vient de faire l’objet d’un nouveau cadrage juridique, en attendant la publication des textes d’application.

 Les chefs d’entreprises des deux pays s’accordent à dire « que ça va beaucoup mieux », tant il est vrai que le dégel politique profite aussi aux affaires, en attendant le déblocage tant attendu avec l’adoption de la nouvelle loi sur l’investissement. Il y aurait environ 1200 projets d’investissement étranger en souffrance depuis 2019, à en croire des statistiques reprises par le Conseil national consultatif pour le développement des PME. Pour tenter d’insuffler une nouvelle dynamique au partenariat économique, une délégation de plusieurs chefs d’entreprises accompagnera Emmanuel Macron en Algérie. Il sera question également de l’innovation et de la place des jeunes dans cette dynamique.

Ali. T

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