Exportations hors hydrocarbures : une valeur en hausse et une offre peu diversifiée - Maghreb Emergent

Exportations hors hydrocarbures : une valeur en hausse et une offre peu diversifiée

image exportations tunisie
Facebook
Twitter

Avec des exportations hors hydrocarbures ( HH) de plus de 6 milliards de dollars au cours des onze premiers mois de l’année 2022, le chiffre est en hausse par rapport à 2021, une période durant laquelle ces exportations se sont chiffrées à 4,8 milliards de dollars.  Le ministre du commerce et de la promotion des exportations a expliqué ce résultat par la qualité et la fiabilité du produit national et par la stratégie adoptée en matière de commerce extérieur au cours de ces trois dernières années. L’objectif d’atteindre 15 milliards de dollars en 2023 est même affiché. Mais cet objectif sera-t-il accompagné par la diversification de l’offre exportable sachant que la structure des exportations HH montre une très une faible présence des entreprises algériennes sur le marché international et que 50% de ces exportations dépendent des prix du baril. Au total, six entreprises réalisent trois quarts de la valeur globale de ces exportations dans la pétrochimie   et la sidérurgie. C’est le cas de Sonatrach, Fertial, Sofert, Lafarge-Holcim, Tosyali et Cevital. Parallèlement,  six produits s’accaparent trois quarts de la valeur globale. Il s’agit des solvants,  des fertilisants, de l’amociac de l’anhydre,  du  ciment, de l’acier, et du sucre.  Pour les autres produits, les contributions sont faibles avec des opérations d’exportation sporadiques.

En 2021,  l’agriculture n’a généré que 100 millions de dollars d’exportations HH dont 72% pour les dattes et 20% pour les dérivés de la caroube, selon des chiffres de l’Anexal. Et même dans ce domaine, les opérateurs ne sont pas nombreux.

 Concentration des exportations HH autour de sept grandes entreprises

C’ était la même tendance en 2020. Analysant ces résultat, Brahim Guendouzi, spécialiste en commerce extérieur nous dira : « L’indice de Herfindahl – Hirschmann du commerce extérieur qui mesure pour chaque pays, le degré de concentration des produits à l’exportation et à l’importation. Était pour l’Algérie de 0,91 à l’export en 2020 ». Ce qui indique selon notre expert la provenance des exportations d’une seule famille de produits : les hydrocarbures.

 « Une analyse fine de la part des exportations HH, part la plus faible dans la structure globale, fait ressortir également une autre concentration autour de cinq produits vedettes de l’export » soutiendra-t-il citant entre autres les fertilisants, l’acier et le ciment.

« Le total des exportations HH en 2020 était de l’ordre de 2258 millions de dollars. Les cinq catégories de produits représentaient 1784 millions de dollars soit 79% du total. Ceci est réalisé par sept entreprises sur plus d’une centaine d’opérateurs économiques déclarés officiellement exportateurs réels », rappellera-t-il.  Et de souligner : « Pour 2021 et 2022, les montants ont doublé certes, mais la tendance demeure encore faible ». Et dire que le CNRC  ( centre national du registre du commerce ) compte jusqu’au 14 décembre dernier   5498 exportateurs inscrits à son niveau.

Cette évaluation montre clairement que la question de la diversification de l’offre exportable est loin d’être prise efficacement en charge puisque ce sont les grandes entreprises qui contribuent en matière d’exportations . « Le dossier   prendra plus de temps jusqu’au moment où les entreprises atteignent un effet de taille et pourront dans ce cas devenir compétitives sur les marchés extérieurs », notera M. Guendouzi avant de soutenir : « Les sept entreprises sont connues pour être de taille grande et ayant énormément investi en termes de capacités de production et des économies d’échelle. En plus elles disposent d’un service export qui leur permet de se placer indirectement dans des chaines de valeur mondiale ou régionale ». Ce qui n’est pas le cas pour les PME/PMI. Certes, ces dernières sont encouragées à l’export mais elles ne sont pas fortement présentes sur ce marché faute de moyens, de maitrise de la chaine logistique et de mise en œuvre effective de l’appui aux exportations HH.  Le directeur général de BOMARE company l’a bien souligné en marge de la FPA. «  On a besoin d’accompagnement dans la partie export ».

Facebook
Twitter