Mouloud Hedir à Radio M : "L'ambition de l’Algérie serait d’importer pour 200 milliards de dollars dans 20 ans et voilà pourquoi" - Maghreb Emergent

Mouloud Hedir à Radio M : “L’ambition de l’Algérie serait d’importer pour 200 milliards de dollars dans 20 ans et voilà pourquoi”

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Avec Mouloud Hedir, analyste économique, il a été question dans l’invité du direct de Radio M, du plan de relance économique, publié récemment par le premier ministère. « Ce plan pose sur la table de grandes questions qui concernent notre économie pour les 15 prochaines années », a-t-il indiqué.

Pour Mouloud Hedir, les problèmes soulevés par ce plan du premier ministère, vont être ceux des gouvernements qui vont suivre. « Notre économie est soumise à des tensions extrêmes, elle fait face à de grands défis dus aux changements économiques à l’échelle mondiale, notamment à la fin de cycles de l’énergie à partir des ressources fossiles », relève l’invité de Radio M.

Dans son intervention, Hedir se demande si les propositions du plan de relance vont permettre la diversification de l’économie ? « Cela fait plus de 40 ans qu’on en parle et on tourne toujours autour du pot. On est toujours dépendant d’une économie de rente pétrolière », a-t-il souligné.

Dans cette même lancée, Hedir à abordé la question sociale. Selon lui, le travail qui va être mené implique une refonte en profondeur dans ce côté. « Depuis plus de cinquante ans, il y a toujours eu un budget très généreux qui a permis à l’Etat de gérer seule, en marginalisant le secteur privé. Ceci  va être remis en cause, notamment au sujet des subventions », a-t-il souligné. Pour lui, ce model social est aujourd’hui « bloquant pour le développement de l’économie nationale ».     

“Il faut revoir la politique du commerce extérieur de notre pays”

Concernant la question du commerce extérieur, l’invité du direct estime qu’il faut revoir ce secteur. « Si on veut refaire notre système actuel de commerce extérieur, il faut revoir notre système productif », a-t-il mentionné.

“Cela fait des années qu’on a un déficit de la balance des paiements. C’est facile de réduire les importations mais cela ne mène à rien”, a-t-il souligné en ajoutant qu’il faut mettre sur la table la politique du commerce extérieur de notre pays.

L’analyste recommande de viser une croissance à deux chiffres pour  résoudre le problème du financement. « Aujourd’hui on a besoins de dégraisser le budget de l’équipement », a-t-il souligné en affirmant que ceci n’est pas une tâche facile et qu’elle ne pourra pas se faire du jour au lendemain. « Le trésor ne doit plus compter sur les banques. Il faut compter sur les secteurs productifs qui ramènent des fonds », a-t-il indiqué.

“Prendre au sérieux le secteur privé”

Sur un autre volet, Mouloud Hedir a insisté sur la nécessité de prendre au sérieux le secteur privé algérien. Selon lui, le plan de relance du premier ministère n’a pas ressorti ce point d’une manière claire.

« Notre administration a une méconnaissance du monde de l’entreprise. Il faut regarder l’impact des décisions publiques sur les différents secteurs économiques », a-t-il souligné.

Pour l’économiste “c’est l’entreprise qui crée de la richesse”, non pas l’administration. « Avec  ces années de rentes pétrolières, on a tendance à l’oublier », a-t-il réclamé.

Selon Hedir, les économies modernes sont interconnectées, et ce qui se passe dans le monde nous concerne. Il appuie ses propos avec les conséquences de la pandémie mondiale due au Covid, qui a paralysé toutes les économies du monde y compris celle de l’Algérie. « Il faut regarder l’économie avec une vision plus moderne », conclut Mouloud Hedir.

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