Personne ne veut décider du sort d’un parc sous scellés judiciaires dont l’état se dégrade de mois en mois. Les actifs des entreprises des oligarques de la période Bouteflika saisis par l’Etat se dévalorisent à grande allure. Le passif est particulièrement lourd dans le cas des véhicules automobiles saisis et maintenus sous parc scellé depuis prés de 20 mois. 14 000 véhicules de la gamme Hyundaï (i10, i 20, i30 et accent), menacent ruine, stockés à l’air libre à Tiaret et à l’Est d’Alger.
L’administrateur du groupe Tahkout n’arrive pas décidé de leur sort. Il a renvoyé les créanciers du groupe vers le juge en charge de l’affaire, qui lui-même se déclare incompétent pour dénouer ce dossier. La dégradation de ce parc roulant s’accélère à vue d’œil, alors que quelques unités de cette flotte ont été aperçues roulant dans l’espace public ces derniers mois. Le risque d’un préjudice intégral de la valeur de ces actifs devient de plus en plus grand à la fois pour l’Etat, nouveau propriétaire, que pour les créanciers du groupe, essentiellement les banques publiques et privées.
Le parc bloqué ainsi représente à lui seul l’équivalent des véhicules importés en 2021 par les revendeurs multimarques. Le groupe Tahkout assemblait les Hyundai à Tiaret au sein de sa filiale TMC avant d’être poursuivi en 2019 et dépossédé de son affaire par l’Etat pour recouvrer des créances contestées par la défense.
Renault Algérie dont l’activité d’assemblage s’est interrompue plusieurs mois ces deux dernières années a déclaré, la semaine dernière, reprendre temporairement son activité afin d’assembler 4000 véhicules dont les kits bloqués depuis plusieurs mois par les douanes algériennes ont été enfin débloqués.