Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a présidé, dimanche dernier, le Conseil des ministres, s’est particulièrement penché sur le dossier de l’automobile.
Tebboune a écouté un exposé présenté par le ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, sur le projet de décret exécutif portant amendement du décret exécutif fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs. Il a ensuite ordonné l’« affectation d’un quota de 15% du total des véhicules importés aux véhicules électriques, à condition de réduire au minimum les véhicules diesel ».
L’instruction de Tebboune est elle réaliste ? S’interrogent du coup les observateurs qui rappellent que l’Algérie ne brille, déjà pas, par ses performance en matière d’adoption du véhicule roulant au Gaz propane liquéfié (GPL). D’aucun diront, à ce titre, qu’il s’agit d’une manière de mettre la charrue avant le bœufs, compte tenu de la non préparation de l’Algérie à mettre sur le marché des véhicules de ce segment.
Et d’ajouter que les concessionnaires, au temps des glorieuses années de l’automobile en Algérie, n’ont jamais réussi à inclure le quota des 10% de véhicules roulant au GPL dans leurs flottes, tel qu’il leur était imposé. Seulement 8% du parc automobile en Algérie roulait au GPL/c en 2016 et 2017. D’autres, au contraire, estiment que l’intérêt que porte Tebboune à l’électrique est plus que légitime.
Ils indiquent, d’autre part, que des acteurs algériens de la sphère des énergies renouvelables sont déjà dans la recherche de solutions pour contribuer à l’objectif visant à se défaire de la dépendance aux énergies fossiles et franchir ainsi, le pas vers une réelle transition énergétique. C’est ce que signale notre confrère Mourad Saadi dans Carvision, à la faveur d’un reportage qui met en avant l’entreprise Amimer Energie qui a anticipé sur ce sujet en développant la première borne de recharge pour véhicule électrique, 100% Algérienne ! « Cette réalisation est l’œuvre d’une jeune équipe de chercheurs algériens, des ingénieurs multidisciplinaires, qui ont su relever ce défi. » Ecrit-il en notant que ces bornes de recharge sont connectées à une plate-forme de gestion appelée ABVE (Amimer Borne Véhicule Électrique).
Et la même source de préciser : mière borne de recharge pour véhicule électrique, 100% Algérienne ! « Techniquement, cette borne de recharge dite, « Rapide », dispose d’une puissance de 43 KW et peut charger deux véhicules en même temps. Elle se distingue par sa flexibilité puisqu’elle peut être paramétrée selon les besoins en puissance du partenaire/client (éventuellement Naftal pour une installation au niveau des pompes à essence). Ce paramétrage oscille entre la puissance maximale de 43 KW et 7 KW».
Selon Grida Tayeb, ingénieur chef du projet, « Une autre borne plus puissante dite, « Ultra Rapide », d’une capacité de 150 KW a également été développée. Celle-ci permet de charger plus rapidement et peut accueillir trois véhicules en même temps pour leurs besoins en rechargement. Elle est également paramétrable selon les besoins du partenaire/client entre deux puissances, 150 et 60 KW ». Selon le paramétrage adopté et le nombre de véhicules en phase de recharge, la durée de chargement diffère.
Important à savoir, ces bornes externes assurent la recharge 24h/24 et 7j/7 grâce à différentes sources d’énergie, solaire, batterie et réseau électrique. Mais peut-on pour autant dire que l’Algérie est fin prête à absorber les 15% de véhicules électriques exigés par Tebboune ? Rien n’est moins sûr !
En attendant, les plus optimistes déclarent qu’il « Il suffirait d’une véritable volonté politique qui libérerait les initiatives et les encouragerait concrètement. Des pays comme le Nigeria, l’Ethiopie et le Rwanda produisent déjà ce type de véhicules. Alors pourquoi pas nous ? » Dixit Carvision.