Il serait grand temps de rompre l’alliance turpide entre le capitalisme et l’islamisme, motivée par les intérêts matériels immédiats du néolibéralisme et le dogmatisme de l’intégrisme religieux. La paix dans le monde et l’intérêt bien compris de l’humanité entière commandent que cette jonction d’intérêts égoïstes soit sérieusement combattue et défaite, tout autant pour sauver le libéralisme ainsi défiguré que pour retrouver une foi islamique apaisée.
La nouvelle année qui a commencé par la même horreur ayant rythmé la précédente doit être celle des bonnes volontés enfin unies pour tenter de sortir le monde des turpitudes où il s’est laissé aller faute de volonté politique et d’éthique.
S’il fallait résumer le malheur actuel du monde, on le ferait autour de deux phénomènes alliés pour le pire de l’humanité : un capitalisme sauvage et une religiosité islamiste aussi cruelle, ce qui a donné lieu à un attelage que je nomme « capitalislamisme sauvage ».
Il serait grand temps de rompre une telle alliance turpide, juste motivée par les intérêts matériels immédiats du néolibéralisme et le dogmatisme de l’intégrisme religieux. La paix dans le monde et l’intérêt bien compris de l’humanité entière commandent que cette jonction d’intérêts égoïstes soit sérieusement combattue et défaite, tout autant pour sauver le libéralisme ainsi défiguré, redevenant assagi, que pour retrouver une foi islamique apaisée, spiritualiste dans son essence et nullement belliqueuse.
Pour cela, la nouvelle année doit être celle de l’union de toutes les bonnes volontés en vue de la naissance d’un nouvel ordre mondial devant remplacer l’actuel désordre issu d’un monde fini. Car un nouveau doit forcément naître devant être enfin un monde d’humanité, une « mondianité ».
Autopsie d’un monde inhumain
Le déplorable état actuel du monde est le résultat fatal de l’arrivée à saturation de l’ancien paradigme alors que le nouveau qui doit le remplacer tarde encore à s’imposer. Le paradigme fini est la modernité occidentale et ce qui se met lentement en place est la postmodernité, synergie des acquis technologiques de la modernité et ce qu’elle a pensé éliminer d’archaïsmes.
Cependant, comme l’ordre devant disparaître a ses profiteurs, on les voit y tenir, agissant pour ne pas perdre leurs acquis et donc faire durer l’ordre ancien, même s’il n’est plus qu’un désordre avéré, source de périls et d’horreurs.
Les tenants de ce monde fini ne sont que des dogmatiques : néolibéraux d’un côté, renouant avec l’antique capitalisme sauvage, et islamistes intégristes, faisant commerce de la religion pour les délices du pouvoir. Le modèle paroxystique de ces derniers est Daech.
La trouvaille machiavélique de ces gourous d’un monde moribond pour le faire durer comme une momie a été de nouer et consolider une alliance d’intérêts, dont le modèle fut et reste ces liens étroits entre le gendarme du monde et l’hérésie wahhabite d’Arabie saoudite.
Afin de diffracter un tel modèle aux autres pays musulmans, maximiser les profits d’un capitalisme devenu sauvage, on s’est activé à y encourager les divisions religieuses, soutenant leurs intégristes au nom des droits et libertés, agissant activement pour les hisser au pouvoir avec l’ambition de transformer ces pays en marchés juste bons pour tout acheter, tout vendre.
Il s’agissait d’une alliance entre Mammon et un Dieu qui n’a rien de la divinité clémente et miséricordieuse qu’est Allah, donc un faux Dieu. C’est ainsi qu’elle a été à l’origine de Daech et de la récente présence au pouvoir des islamistes dans d’anciennes dictatures lâchées par ses anciens soutiens occidentaux.
Pour ces derniers, tout a consisté en une simple opération de substitution d’une dictature religieuse aux anciennes dictatures soutenues, une sorte de jeu d’écriture, comme on dirait en pratique bancaire. Bien évidemment, tout s’est fait au nom des valeurs humanistes, cette soif véritable chez les peuples en terre d’islam.
Ainsi l’Occident a-t-il fait commerce de ses valeurs, ses Lumières désormais éteintes, et ce pareillement aux intégristes islamistes ne croyant plus à l’islam des lumières, en faisant une foi obscurantiste.
Certes, le stratagème n’était pas évident ni facile à deviner dès le début pour les masses, le « capitalislamisme sauvage » usant à merveille de la corde sensible des droits et des libertés, simulant une opération pour les conquérir.
Mais l’enchantement du début a bien fini par laisser place au désenchantement partout perceptible. Aussi, il ne fait plus de doute aujourd’hui que l’islam ne peut être incarné par le sauvage islamisme allié au néolibéralisme sauvage.
Et les moins injustes des Occidentaux réalisent même que le machiavélisme des leurs, au-delà de ses bénéfices, était par trop devenu périlleux puisqu’il s’est retourné contre ses propres initiateurs. Il s’attaque désormais à ce qui devait rester un sanctuaire, les sociétés occidentales, en faisant une cible et les atteignant bien qu’elles soient retranchées derrière leurs frontières cadenassées qui ne les protègent plus.
Aussi, l’ordre universel doit-il être repensé afin de finir forcément par être celui d’une plus grande solidarité humaine après le niveau extrême de turpitudes atteint dans le monde.
(A suivre)
(*) Cet article a été publié initialement sur le blog de son auteur, Tunisie Nouvelle République. Nous le republions ici avec son aimable accord.