Il s’agit de sous-officiers qui ont été tués dimanche dernier à Benghazi, dans l’est de la Libye. L’engagement de la France dans des actions militaires sur le sol libyen est désormais admis officiellement par Paris, et ce, quelques mois après que le gouvernement libyen de Tripoli l’a ouvertement reconnu.
Le ministère de la Défense français a confirmé ce matin, dans un communiqué, la mort de trois militaires français, qui avaient été envoyés en opération spéciale en Libye. Ce communiqué a indique qu’il s’agissait de trois « sous-officiers, décédés en service commandé » tandis que le président François Hollande a précisé, quant à lui, qu’ils étaient morts dans un « accident d’hélicoptère ».
Selon Associated Press, leur hélicoptère a été abattu par une milice islamiste, dimanche dernier à Benghazi, dans l’est libyen. L’attaque a été revendiquée, selon cette agence de presse, par la milice se donnant pour nom « La brigade de défense de Benghazi », qui aurait affirmé avoir utilisé un missile sol-air SA-7 et des armes automatiques.
Révélation
C’est la première fois que la France reconnaît qu’elle mène des opérations militaires en Libye. Jusqu’ici elle n’admettait que le survol de ce pays par son aviation de guerre, afin de collecter des informations sur les groupes terroristes qui y opèrent. « La Libye connaît également une instabilité dangereuse. C’est à quelques centaines de kilomètres seulement des côtes européennes » a ainsi déclaré, pour les justifier, le président français.
Sur France Info, le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll a confirmé la présence de troupes françaises en Libye : « Oui, les forces spéciales sont là. Bien sûr pour aider et puis faire en sorte que la France soit présente partout pour lutter contre les terroristes. »
Opérations clandestines
En réalité, des troupes des forces spéciales de l’armée française sont présentes en Libye, notamment dans l’est, près de Benghazi, au moins depuis des mois. L’information avait été confirmée en février dernier par le gouvernement libyen (basé à Tripoli). « Il y a des forces commandos françaises (…) qui dirigent les combats en cours à Benghazi depuis un centre d’opérations sur la base de Benina », avait déclaré le Premier ministre, Khalifa Ghweil, dans un communiqué publié sur le site officiel de son gouvernement.
La veille de cet aveu, le 24 février 2016, le journal français Le Monde avait annoncé que « la lutte contre les terroristes pouvait couvrir des opérations clandestines, menées par le service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Les premières engagent la France car leurs soldats, même très discrets, agissent sous l’uniforme. Les secondes sont aussi assurées par des militaires, mais restent invisibles. »