La commission économique pour l’Afrique (CEA) tire la sonnette d’alarme sur la fragilité des systèmes de santé et des économies des pays africains . Selon un rapport publié vendredi 17 avril à Addis-Abeba, par la CEA, « entre 300 000 et 3 300 000 Africains pourraient perdre la vie à cause du COVID-19, en fonction des mesures prises pour stopper la propagation du virus ».
Jusqu’à présent, le continent africain est le moins touché dans le monde par le Coronavirus (Covid-19), 13 814 cas confirmés au 12 avril. Avec des chiffres à l’appui pour démontrer la « vulnérabilité » du continent africain, le rapport note que « 56 % de la population urbaine (hors Afrique du Nord) est concentrée dans des bidonvilles surpeuplés et mal équipés, et que seuls 34 % des ménages ont accès à de simples moyens de se laver les mains. En gros, 71 % de la population active est employée dans le secteur informel et la plupart de ces employés ne peuvent pas faire du télétravail. Près de 40 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition ».
Cette vulnérabilité est visible aussi dans « manque de lits d’hôpital et de professionnels de santé, de sa forte dépendance à l’égard des importations pour ses médicaments et produits pharmaceutiques, de la faiblesse de ses systèmes d’identité juridique pour le versement de prestations en espèces et, enfin, du fait que ses économies, déjà peu solides, sont incapables de faire face aux coûts de santé et aux conséquences d’un confinement ».
Risque de mise à genoux des économies des pays africains
La forte propagation du Covid-19 dans en Afrique n’apporte pas seulement une atteinte aux vies des personnes, le rapport de la CEA indique que « l’impact sur les économies africaines pourrait être un ralentissement de la croissance à 1,8 % dans le meilleur des cas et une contraction de 2,6 % de l’économie dans le pire scénario. Cela pourrait faire basculer 27 millions de personnes dans l’extrême pauvreté« .
A noter, le rapport « Le COVID-19 en Afrique : Sauver des vies et l’économie » a été établi sous la direction générale de Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA, et sous la supervision de Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, et de Bartholomew Armah, chargé de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance.