L’on estime à 60 000 le nombre d’Algériens utilisant aujourd’hui la crypto-monnaie.
La Blockchain et la crypto-monnaie sont en train de se tailler une place si importante en Algérie que les acteurs concernés se posent déjà des questions sur les perspectives à offrir à ce secteur.
Bien qu’elle ne soit pas visible, la crypto-monnaie fait des pas de géant en Algérie. C’est ce qui a été tiré de la Matinale du CARE (cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise) qui s’est tenue aujourd’hui à Alger et qui a eu comme objet « l’apport de la blockchain et de la crypto-monnaie à l’économie numérique en Algérie ». « La crypto-monnaie existe en Algérie et son usage est important. Il y a plus de 300 000 transactions qui se font par jour en Algérie, ce qui représente environs 60 000 utilisateurs. Il ne faut donc pas interdire la crypto-monnaie. Au contraire, il faut en créer une qui soit nationale pour permettre à l’Algérie de passer d’une économie basée sur le cash à une économie numérisée », a indiqué Nassim Belouar, Master en Conseil et Expertise Economique à l’université de Lille, en soulignant qu’il existe 200 crypto-monnaies en Algérie.
De son côté, Nassima Babaci, directrice des partenariats et projets acquisitions chez MacirVie, a estimé que la crypto-monnaie n’est pas faite pour concurrencer la monnaie légale » et qu’elle n’est pas non plus faite pour « être une monnaie légale ». « Elle est faite pour être une monnaie alternative », a-t-elle indiqué en précisant que les vendeurs de crypto-monnaie peuvent travailler avec les Gouvernement pour assurer une transparence des transactions » et que les Etats peuvent, dans des conditions à définir, taxer ces mêmes transactions comme cela se fait en France.
Pour sa part, Riad Hartani, expert établi aux Etats-Unis, a fait savoir qu’il y a très peu de pays qui ont interdit la crypto-monnaie. « 20 pays au monde ont interdit la crypto-monnaie dont le Bangladesh, l’Inde et la Colombie», a-t-il affirmé. « Il n’y a pas de réglementation unique. Chaque pays approche la question de la régulation et de l’utilisation de la crypto-monnaie d’une façon spécifique », a-t-il ajouté.
Redouane Lebik, également expert en monnaie virtuelle, a estimé qu’en Algérie, avant de décider s’il faut interdire ou autoriser l’utilisation et l’investissement dans la crypto-monnaie, il faut faire du benchmarking et comparer la situation de l’Algérie avec celle des autres pays, notamment la Tunisie et le Maroc. « Si on interdit la crypto-monnaie en Algérie, les investisseurs algériens iront en acheter dans les pays voisins. La Tunisie et le Maroc, mais aussi le Bahrein et les Emirat qui ont pris de l’avance dans ce domaine. Il ne faut pas que l’Algérie reste à la traine en la matière », a-t-il affirmé en précisant que « cette monnaie se développe à un rythme effréné » et qu’en Europe, « il y a même des commerce qui l’accepte ».