Le 42ème vendredi du Hirak a été spectaculaire. Dans la capitale, comme dans les autres villes du pays, les manifestants qui ont participé à cette dernière marche avant les élections présidentielles étaient particulièrement nombreux.
Pour les animateurs du Hirak, il s’agissait de crier haut et fort leur refus des élections présidentielles, mais il était aussi question d’adresser quelque messages. D’abord, il fallait réagir au discours prononcé par le ministre de l’Intérieur, Salaheddine Dahmoune, le 3 décembre courant. Un discours virulent mais également surprenant.
Ceux qui s’opposent aux élections y ont été traités de « traitres », et surtout d’« homosexuels ». Un terme jamais employé par un haut responsable algérien dans une déclaration officielle. Une première dans les « annales» de la politique algérienne.
La manifestation de ce vendredi se voulait certainement aussi une réponse aux affirmations du président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Chorfi qui a assuré que les manifestations des pro-élections attiraient bien plus de monde que celles du Hirak.
Dans une interview qu’il accordée, ce 5 décembre, à la chaîne de télévision Al Hadath, Chorfi a parlé de « milliers de manifestants pro-élections filmés dans les différentes wilayas du pays par des chaînes de télévision ».
Inutile de signaler, à ce propos, que presque toutes les chaînes de télévision boycottent les marches du Hirak.
A Alger, le « bouillonnement » des manifestants était perceptible bien avant le début officiel de la marche hebdomadaire. Vers 11 heures, une première manifestation a été organisée à la rue Didouche Mourad. Ceux qui étaient sur place ont clairement exprimé leur refus des élections présidentielles.
Quelques heures plus tard, vers 13H50, une foule immense descendait la même rue, drapeaux et pancartes en main. Un peu plus tard, des milliers de personnes apparaissent à la rue Hassiba Ben Bouali marchant vers la Grande poste. Du côté de Bab El Oued, une foule tout aussi nombreuse arrive à son tour sur les lieux.
La libération des détenus d’opinion, le rejet des élections et, plus généralement, le changement du système figuraient parmi les revendications répétées par les manifestants.
Dans les autres wilayas, le spectacle était tout aussi impressionnant. Quel que soit la région, le nombre de marcheurs semblait plus important que ceux des vendredis précédents, à l’exceprion, probablement de celui du 1 er novembre.
Le dernier vendredi avant les élections présidentielles a été un moment fort pour le Hirak. La foule y était plus nombreuse et visiblement aussi plus déterminée.