Pour les pays en développement, l’évasion fiscale entraîne chaque année un manque à gagner estimé à 100 milliards de dollars.
Le dernier rapport de l’ONG Oxfam révèle que 82 % des richesses créées l’an dernier dans le monde ont été captées par 1 % des personnes les plus riches, « alors que les plus pauvres n’ont eu que des miettes », et ce avec la permission des Etats.
Un rapport publié, comme chaque année, à la veille du sommet économique de Davos en Suisse. Le rapport d’Oxfam rappelle aussi que le monde est sous la houlette d’un capitalisme financier mondialisé.
Encore cette année, Oxfam révèle dans son rapport que « le fossé entre les plus riches et les plus pauvres se creuse » ajoutant que « le système économique mondial permet à une minorité fortunée d’accumuler d’immenses richesses, tandis que l’immense majorité des travailleurs ne gagne pas suffisamment d’argent pour accéder à un niveau de vie décent. « L’écart entre les 1 % les plus riches et les 99 % est insoutenable et menace aujourd’hui la cohésion de nos sociétés, et à terme, la prospérité de tous », indique le rapport.
L’avenir est encore moins sûr pour les pauvres
Selon le même rapport de l’ONG, « au cours des 20 prochaines années, 500 personnes transmettront plus de 2 100 milliards de dollars à leurs héritiers, soit plus que le PIB de l’Inde, un pays qui compte 1,3 milliard d’habitants ». Il ajoute que « les revenus des 10 % les plus pauvres ont augmenté́ de moins de 3 dollars par an entre 1988 et 2011, tandis que l’augmentation des revenus des 1 % les plus riches était 182 fois supérieure ».
Les raisons des inégalités, selon Oxfam
Des profits qui se partagent en interne ? bien sûr que oui, selon Oxfam « les profits sont au rendez-vous et les dix plus grandes entreprises au monde affichent un chiffre d’affaires cumulé supérieur aux budgets cumulés de 180 pays ». Il s’agit d’une grande « pression sur les travailleurs et les producteurs, tandis que de nombreux PDG, souvent rémunérés en actions, ont vu leurs rémunérations s’envoler, les salaires de base des producteurs et des travailleurs ont très peu évolué́, voire baissé dans certains cas », poursuit Oxfam.
« Pour les pays en développement, l’évasion fiscale entraîne chaque année un manque à gagner estimé à 100 milliards de dollars. Les pays se privent de plusieurs milliards supplémentaires en proposant des crédits et exonérations fiscales. Les grands perdants sont les plus pauvres, qui dépendent le plus des services publics que cet important manque à gagner aurait permis de financer ».
Cette année, le forum économique mondial de Davos a choisi pour thème « Créer un avenir commun dans un monde fracturé ».