La confédération des syndicats algériens (CSA), qui s’est réuni hier lundi, a fait part de son indignation et de sa « déception » après la publication dans le Journal officiel du du décret 22-138 du 31 mars 2022, qui prévoit l’augmentation de 50 points indiciaires pour les fonctionnaires.
Ce n’est pas la seule raison qui soulève le courroux des syndicats. Dans un communiqué rendu public hier lundi, la CSA met en exergue la dégringolade du pouvoir d’achat des travailleurs. Elle estime que la précarité touche les travailleurs sur les plans professionnel et social, surtout que les pouvoirs publics continuent de rejeter les revendications axées principalement sur « l’amélioration du pouvoir d’achat, les primes de zones (Hauts Plateaux et Sud) et la non consultation des syndicats lors de la révision du décret 06-03 ».
Les petites et moyenne bourse gravement touchées par une avalanche d’augmentations des prix des produits de large consommation, qui devient de plus en plus insupportable pour « les travailleurs des corps communs fragilisé par la situation », estime la CSA.
Le porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapest), Messaoud Boudiba, précise, ce mardi à Maghreb Émergent, que « la réaction des syndicats est due à la situation précaire constatée chez les travailleurs en général, mais aussi au décret 22-138 qui est la provocation de trop ».
Boudiba déplore en outre l’absence de volonté chez les pouvoirs publics d’améliorer la vie des travailleurs, surtout que les prix des produits de large consommations sont en augmentation constante ». « La situation sociale des travailleurs et de tous les Algériens à faible revens est devenue insupportable », peste le syndicaliste.
Des actions de protestation sont inévitables
« La rencontre de lundi entre les 14 syndicats de la CSA s’inscrit dans le cadre des rencontres cycliques de la confédération », indique Messaoud Boudiba. Il affirme qu’une « décision commune a été prise pour organisre prochainement des actions de protestation coordonnées ».
Le porte-parole du Cnapest annonce que « la prochaine réunion du CSA est prévue pour le samedi 16 avril. Les syndicats participants décideront des dates et de la nature des protestations qui auront lieu ». Il affirme qu’il s’agira en principe de « grèves sectorielles et de rassemblements au niveau national pour dire que les travailleurs n’accepteront pas cette situation qui ne cesse d’empirer ».
Concernant la démarche unilatérale menée par le gouvernement, sans consultation des syndicats autonomes, Boudiba rappelle que le Cnapest avait réalisé une étude sur le pouvoir d’achat du secteur de l’éducations nationale qui affirme que « les travailleurs vivent dans la précarité, surtout que le salaire moyen dans le secteur est entre 40 000 et 45 000 DA, alors que pour une vie digne d’une famille de 5 personnes le salaire minimum ne doit pas être inférieur à 80 000 DA ».
Il souligne enfin que « les récentes augmentations des salaires de 2000 à 3000 DA ne changeront rien et montrent que la politique du gouvernement ne protège pas les travailleurs, ni leur dignité ».